Oubliez Facebook, achetez Google !

© REUTERS

Ces dernières semaines, Google a corrigé d’une dizaine de pour cent dans le sillage du repli des marchés et de la chute de Facebook. Le groupe a toutefois bien d’autres atouts à faire valoir que son moteur de recherche.

Tout le monde connait le moteur de recherche de Google mais le groupe ne se limite pas à cela ?

Le moteur de recherche reste la clé de voûte de Google. Il jouit en effet du leadership mondial avec une domination écrasante aux États-Unis et un quasi-monopole en Europe. Il a également permis au groupe de développer toute une série de service comme les cartes, Gmail et le réseau social Google+ qui comptait 170 millions utilisateurs en avril, 6 fois moins que Facebook mais le service n’a été ouvert au public qu’en septembre dernier. Il y a quelques années, Google a racheté le premier site d’échange de vidéos Youtube. Le groupe a également développé Android, le premier système mondial pour smartphones devant iOs d’Apple, et Chrome, qui talonne désormais Internet Explorer dans le classement des navigateurs Internet.

Tous ces services sont connus pour leur gratuité. Comment se rémunère Google ?

La réponse est simple : la publicité et tout particulièrement le coût par clic, c’est-à-dire le prix payé par les annonceurs chaque fois qu’un utilisateur clique sur une publicité sur un site propre de Google ou sur un site partenaire. Pour un appareil Android par exemple, cela représente de 6 à 7 dollars par an selon les estimations, un chiffre non négligeable quand on sait que 900 000 appareils Android sont activés chaque jour !

Ces dernières années, Google s’est également développé dans le segment des encarts publicitaires en ligne au travers de plusieurs rachats pour près de 6 milliards de dollars. Pas moins de 1000 ingénieurs oeuvreraient au développement du display advertising.

Cela renforce évidemment la dépendance de Google à la publicité connue pour sa sensibilité aux cycles économiques. Cependant, la pub en ligne attire de plus en plus de budgets publicitaires, même de la part des plus grands annonceurs comme Unilever ou Danone. Ils estiment que le retour sur investissement est meilleur que pour les canaux traditionnels, ce qui protège Google et ses pairs durant les périodes de basse conjoncture.

Les derniers rapports trimestriels ont toutefois reçu un accueil mitigé de la part des marchés avec des bénéfices décevants et l’annonce d’une nouvelle structure d’actionnariat ?

Il est vrai que Google a souffert d’une détérioration de sa rentabilité en 2011 avec une croissance nettement moins rapide des bénéfices (+14%) par rapport aux ventes (+29%). Cela s’explique toutefois par les investissements du groupe dans ses nouvelles activités (Android, encarts publicitaires, Google+…) ainsi que par la croissance des volumes dans les appareils mobiles et les pays émergents, deux segments de marché où la rentabilité est actuellement moindre.

Concernant la nouvelle structure actionnariale favorisant l’emprise des fondateurs à l’Assemblée générale, c’est le prix à payer pour rester à la pointe et oser des investissements risqués, ce qui est essentiel dans le secteur technologique. Le rachat de Motorola Mobility pour plus de 12 milliards de dollars a ainsi suscité des interrogations mais les 17000 brevets ainsi acquis ont permis à Google de changer de statut dans le secteur. Le groupe détenait en effet à peine 1000 brevets auparavant, ce qui le rendait vulnérable aux attaques de ses concurrents.

Comme l’a montré Facebook, les marchés ne veulent plus payer trop cher pour des sociétés technologiques. Google ne risque-t-il pas le même sort sachant que son cours a plus que septuplé depuis son introduction en bourse à 85 dollars en 2004 ?

Les ratios de valorisation de Facebook et Google sont sans commune mesure. Google cote ainsi 13 fois son bénéfice attendu pour cette année contre un multiple de plus de 50 pour Facebook. Le potentiel de croissance de Google demeure pourtant énorme. Rien que dans l’activité des encarts publicitaires, les fondateurs estiment le potentiel à 20 milliards de dollars d’ici quelques années contre des revenus d’à peine 2 milliards l’année dernière et un chiffre d’affaires de 38 milliards pour l’ensemble le groupe en 2011.

Vous recommandez donc le titre à l’achat mais avec quel objectif de cours ?

Nous tablons sur un objectif de cours 660 dollars, soit 15 le bénéfice attendu pour 2012, à un horizon de 12 mois. Nous recommandons toutefois le titre surtout pour ses excellentes perspectives à 3-4 ans.

Pour plus d’informations encore, veuillez trouver la vidéo de l’émission Buy & Sell de ce mercredi 13 juin : http://www.accioz.be/index.php/presentation/canal-z

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content