Les puces d’Elon Musk bientôt dans nos cerveaux

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Christophe Charlot
Christophe Charlot Journaliste

Neuralink, la start-up neurotech d’Elon Musk qui est autorisée à implanter des puces dans le cerveau humain, reçoit d’ores et déjà des milliers de demandes. Dès l’année prochaine, elle réalisera ses premiers implants.

Elon Musk va bel et bien nous implanter des puces dans le cerveau. Et si cette évolution inquiète pas mal de monde, beaucoup de gens se montrent ravis. En effet, des milliers de personnes ont exprimé leur intérêt pour l’un des implants cérébraux de Neuralink, selon un récent rapport de Bloomberg rédigé par l’un des biographes d’Elon Musk, Ashlee Vance et relayé par Business Insider.

Onze personnes en 2024

Plus tôt cette année, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis avait donné son feu vert à Neuralink pour lancer des essais cliniques de son dispositif. Pour le moment, Neuralink n’a pas encore implanté de puce chez un être humain. Mais la firme prévoit d’opérer 11 personnes l’année prochaine… pour sensiblement grimper et arriver à 22.000 personnes « greffées » d’ici 2030.  

En septembre, l’entreprise a commencé le recrutement pour son premier essai sur l’homme. Neuralink a déclaré dans un article de blog qu’elle recherchait des personnes paralysées des quatre membres en raison d’une lésion de la moelle épinière ou de la sclérose latérale amyotrophique. De la sorte, la firme d’Elon Musk entend certainement relativiser les craintes que certains peuvent avoir par rapport à un éventuel projet démiurgique. Ici, elle se positionne en recherche pour des traitements de personnes porteuses de handicaps.

Mais à terme, l’entreprise (dont Elon Musk a lui-même baptisé le projet de « fitbit pour le cerveau ») espère créer un dispositif qui établira une sorte de symbiose entre les humains et les machines, permettant aux gens d’envoyer des messages ou de jouer à des jeux… uniquement avec la pensée.

Ashlee Vance (l’auteur de la biographie de 2015 “Elon Musk : Tesla, SpaceX et la quête d’un futur fantastique), a souligné que l’intérêt de patients potentiels est gigantesque : des milliers de candidats, alors que  « l’entreprise est toujours à la recherche de quelqu’un qui serait prêt à avoir une partie de son crâne retirée par un chirurgien pour qu’un grand robot puisse insérer une série d’électrodes et de fils ultraminces dans son cerveau ».

Comme le rapporte Business Insider, le biographe a apporté des précisions sur l’intervention. Il faudrait “quelques heures” à un chirurgien pour effectuer la craniectomie, puis environ 25 minutes au robot pour insérer le dispositif, ainsi qu’un ensemble d’environ 64 fils ultraminces. Il a ajouté que le dispositif remplacerait la partie du crâne qui aurait été retirée. Les fils seraient 14 fois moins larges qu’un cheveu humain.

A ce jour, Neuralink aurait effectué 155 interventions chirurgicales d’implantation à l’aide du robot sur divers sujets d’essais animaux, dont des cochons et des singes. Mais la société veut aller plus vite, car elle n’est pas la seule sur le « marché ». D’autres startups actives dans les liens cerveau-ordinateur existent, comme Synchron et Onward. Des entreprises qui ont déjà commencé des essais sur l’homme. Synchron a, en effet, implanté son premier dispositif chez un patient américain en juillet 2022. En décembre 2021 déjà, l’un des patients de Synchron en Australie a été la première personne à envoyer un tweet en utilisant uniquement ses pensées.

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