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‘Le numérique révolutionne même le marché des voitures d’occasion’

La fin de l’année est l’occasion de faire le point sur le marché de l’automobile. Pas celui des voitures neuves, mais celui des occasions.

Le journal Le Soir a consacré à ce secteur un article (1) qui démontre que le scandale Volkswagen n’a pas eu d’impact sur les ventes de voitures d’occasion. Cet impact, il est possible de le mesurer sur la base du site Autoscout24.be, que la plupart des Belges connaissent bien. Ils le connaissent tellement bien que les dirigeants de ce site affirment que 78% des voitures d’occasion vendues en Belgique le sont via leur plateforme. Il faut dire que le placement de son annonce est gratuit pour un particulier et qu’avec l’essor de l’usage du smartphone, la consultation se fait de plus en plus via mobile.

Ce qu’il faut retenir de cet article est assez simple. Primo, les ventes de voitures d’occasion sont également saisonnières. Avec un premier semestre plutôt bon et des pics en mars et en juin. Pourquoi ? Parce que le mois de mars subit le contrecoup positif du Salon de l’auto de janvier. En clair, après le salon, les Belges revendent leur ancienne voiture au profit d’une nouvelle. Quant au mois de juin, il se situe juste avant les grandes vacances d’été, ce qui incite les amateurs d’autoroute à changer de voiture pour une autre plus confortable.

Plus généralement, on sent que la crise est passée par là. Non seulement le particulier renouvelle moins souvent son véhicule, mais en plus, s’il le fait, il va plus souvent opter pour un autre véhicule d’occasion.

En revanche, le choix du diesel, qui reste prépondérant, n’a pas été affecté par le “dieselgate” de cet automne.

L’autre tendance constatée, c’est que le Belge ne revend plus automatiquement sa voiture à son concessionnaire, mais va la proposer sur Internet pour obtenir davantage. Il le fera d’autant plus facilement que des sites comme Autoscout24.be ne sont plus seulement des sites de ventes, mais permettent aussi au particulier d’évaluer la valeur de sa voiture via un outil mis à leur disposition.

Au fond, c’est cela la magie de la révolution numérique. Elle lamine certains secteurs, elle met sous pression certains métiers, mais elle donne également énormément de pouvoir aux consommateurs. Le marché de la voiture d’occasion en est un exemple.

En tout cas, cela a enrichi les actionnaires de ce site qui est présent dans d’autres pays et qui affiche un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros ! Un chiffre d’affaires qui ne provient pas des particuliers – comme je vous l’ai indiqué, ils ne paient pas pour leurs annonces – mais bien des professionnels, concessionnaires ou distributeurs d’une marque, qui paient à l’annonce ou via abonnement. Cela représente 80% des recettes d’Autoscout24.be. Et le solde, c’est la publicité. Exactement comme certains sites immobiliers qui lorsque vous cherchez une maison avec jardin, vous voyez comme par miracle une pub pour une tondeuse à gazon s’afficher sur votre écran. C’est cela aussi la magie du numérique. Vos données valent de l’or et votre profil est vendu à des annonceurs sans même que vous en soyez conscient. C’est donc cela le prix de la gratuité.

(1)Les particuliers en nombre sur le marché de l’occasion, mardi 15 décembre 2015

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