La course aux implants cérébraux démarre !

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Elon Musk, à travers Neuralink, n’est pas le seul à vouloir implanter des puces dans des cerveaux humains. À côté de la communauté scientifique et médicale, d’autres grands noms de la tech comme Bill Gates ou Jeff Bezos s’invitent dans la course, avec de nouvelles avancées, notamment pour Synchron, l’un des concurrents de Neuralink.

La compétition dans le domaine des implants cérébraux s’accélère, en Silicon Valley comme ailleurs. Si Elon Musk a rendu le sujet particulièrement “hot” avec son projet Neuralink, il n’est pas le seul à travers le monde à travailler sur les implants cérébraux, qui passionnent toujours plus de monde.

Une entreprise cotée à la Bourse de Bruxelles, Onward Medical, avait d’ailleurs pris de l’avance ces derniers mois, étant l’une des premières à avoir implanté des puces dans le cerveau de patients paralysés.

Mais aujourd’hui, c’est un autre acteur qui fait parler de lui : Synchron. Cette entreprise se positionne comme un rival de premier ordre de Neuralink. La firme, fondée à New York par le neurologue Tom Oxley, avait réalisé en 2022 l’un des plus gros tours de table du créneau de l’interfaçage homme-machine. En tout cas, la levée de fonds la plus en vue du secteur puisqu’elle avait séduit deux grands noms de la tech. Synchron avait levé 75 millions de dollars, notamment auprès de Bezos Expeditions (la société d’investissement de Jeff Bezos) et Gates Frontier (la branche d’investissement en capital-risque de Bill Gates). Rien que cela.

Premier essai clinique

Un an et demi après cette levée de fonds, Synchron annonce se préparer à engager des patients pour un vaste essai clinique, après avoir réalisé des “pré-tests” auprès de six patients les mois passés. Cet essai d’envergure est une étape cruciale pour obtenir l’aval de mise sur le marché de son dispositif de la part des autorités américaines. Synchron vise à attirer une trentaine de patients, dans un premier temps. Et déjà, les professionnels se montrent intéressés puisque 120 centres médicaux seraient prêts à soutenir l’initiative et à participer à cette phase préliminaire.

Bien sûr, l’envergure peut sembler “petite” à l’échelle mondiale quand on évoque 30 implants. Reste qu’il s’agit d’une première phase et que l’arrivée de Synchron, lourdement financée et soutenue par des ténors de la tech, n’a rien d’anodin. Les implants cérébraux deviennent un marché très prisé. Les perspectives qu’ils offrent sont gigantesques. Dans un premier temps au niveau purement médical puisqu’ils ont pour objectif de permettre à des patients paralysés d’avoir une communication directe entre le cerveau et des dispositifs externes : cela leur permet, par exemple, de communiquer via des textes ou discours synthétisés, simplement en pensant à ce qu’ils veulent dire. Les implants leur permettent aussi, par exemple, de contrôler par le cerveau un fauteuil roulant ou des prothèses robotiques. Voilà pourquoi Synchron compte “rapidement” intégrer dans ses phases de “test” des personnes paralysées suite à une sclérose latérale amyotrophique (ALS), un accident vasculaire cérébral ou de la sclérose en plaques… Pas mal d’experts de la médecine se disent également confiants dans les possibilités de faire remarcher des personnes paralysées…

Un marché à plus de 7 milliards de dollars

Ce marché des implants cérébraux n’est pas limité à Neuralink, Synchron ou Onward. Des tas de laboratoires, de centres hospitaliers et de start-up y travaillent. Des études estiment ce marché à plus de 7 milliards de dollars dès aujourd’hui. Et il devrait atteindre 12 milliards dans 5 ans. De quoi attirer les investisseurs évidemment.

Mais, bien sûr, l’étape plus lointaine admise par Elon Musk, notamment, consiste à permettre aux humains d’obtenir de nouvelles “fonctionnalités”, en les connectant potentiellement au Web, voire à l’intelligence artificielle. Cela reflète les aspirations transhumanistes bien connues des grands dirigeants de la Silicon Valley. Le défi de fusionner l’homme et la machine est un objectif que beaucoup espèrent réaliser. Et même si la science n’en est pas encore là, il est remarquable de constater que les plus grands noms de la tech comme Elon Musk, Jeff Bezos ou Bill Gates financent des projets d’implants… Pour le meilleur ou pour le pire ?

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