H, la start-up française qui compte se faire un nom à côté d’OpenAI

Christophe Charlot
Christophe Charlot Journaliste

En levant 220 millions de dollars à un stade précoce de son développement, la firme « H » établit un nouveau record dans la tech européenne. Fondée par des anciens de Deepmind, elle veut rivaliser avec OpenAI et mettre en place la très attendue (et incertaine) IA générale…

L’intelligence artificielle continue d’exciter la technologie mondiale… et les investisseurs. Pas seulement aux Etats-Unis. Alors que les géants de la tech se livrent une guerre acharnée pour se positionner sur ce créneau d’avenir, quelques jeunes pousses en Europe sortent de nulle part, ou presque, pour tenter de tirer leur épingle du jeu. Après l’étonnante envolée de Mistral, une nouvelle start-up française se positionne sur ce créneau: la start-up « H » (hcompany.ai). A grands coups de communiqué de presse, la firme s’est officiellement lancée hier (même si ses fondateurs s’en occupent depuis fin 2023) avec pas moins de 220 millions de capital, glânés auprès d’investisseurs de renoms comme Bernard Arnault, Accel, UiPath Inc., Bpifrance, via son fonds Large Venture, Eric Schmidt, Xavier Niel, Amazon, FirstMark, Elaia Partners, Eurazeo et Yuri Milner… Que de grands noms pour une boîte inconnue jusqu’ici.

Une équipe de 25 ingénieurs et spécialistes de l’intelligence artificielle

Derrière H, on retrouve toutefois une équipe aux CV ronflants : des anciens directeurs scientifiques et de recherche chez Deepmind, qui ont notamment participé aux avancées majeures de la firme avec AlphaGO. Aujourd’hui, H compte une équipe de 25 ingénieurs et spécialistes de l’intelligence artificielle. Ils sont spécialisés en LLM (la technologie derrière le succès d’OpenAI), mais aussi dans l’apprentissage par renforcement et multi-agents, la vision par ordinateur, la récupération, la mémoire, les modèles génératifs, le raisonnement, et le cloud et SaaS.

Le pari fou de « H » ? Arriver à développer ce dont tout le monde parle : une intelligence artificielle générale capable de réaliser et d’apprendre n’importe quelle tâche cognitive propre aux humains. Autrement dit, une IA capable de combiner toutes formes d’intelligence, d’analyser tous types de données et d’y apporter des réponses bien mieux que l’être humain. Si cet objectif semblait impossible voici encore quelques années, de nombreux spécialistes de l’IA commencent à y croire à relativement courte échéance. Et visiblement, même si absolument rien n’est acquis, les investisseurs y croient aussi et misent désormais des centaines de millions de dollars dans des start-up comme H.

Ruée vers l’or dans la tech

Pourquoi ? Dans une récente interview pour Trends-Tendances, Laurent Alexandre, futurologue et spécialiste de l’IA, apportait un début de réponse : « une IA générale constituerait une transformation radicale de l’économie mondiale, disait-il. Car l’IA générale serait capable de fabriquer de nouveaux médicaments en quelques heures seulement. On verrait apparaître de nouveaux matériaux, de nouveaux logiciels. On assisterait à une explosion de la technologie et de la médecine. Bref, nous serions face à une économie mondiale qui se structurerait davantage autour de l’IA. Dans cette vision, les entreprises qui seront capables de développer de l’IA générale afficheront des valorisations non plus en milliers de milliards, mais en dizaines de milliers de milliards… » Bref, une ruée vers l’or dans la tech que personne ne semble vouloir rater… Y compris en Europe où quelques stars prometteuses sont en train d’éclore: Mistral en France, Aleph en Allemagne ou maintenant H, de nouveau dans l’Hexagone.

L’Europe arrivera-t-elle à avancer des pions dans ce secteur et créer des géants de l’intelligence artificielle alors qu’elle n’est pas parvenue à créer de vrais géants mondiaux du numérique. Visiblement, pas mal y croient…

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