Google Maps, réseaux sociaux… Comment le Digital Markets Act (DMA) va impacter vos habitudes en ligne

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Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Signe-t-on doucement la fin de l’hégémonie des GAFAM? Ce mercredi, le “DMA” ou “Digital Markets Act” est officiellement entré en vigueur. De quoi perturber certaines habitudes des internautes…

À la recherche d’un itinéraire en particulier, vous avez tapé le nom de votre destination dans la barre de recherche de votre navigateur. Mais au moment de cliquer sur la carte, dans le but d’ouvrir l’application Google Maps et d’ainsi vérifier le nombre de kilomètres qui vous séparent de votre objectif, vous voilà coincé. La carte ne s’ouvre pas. Au début, on songe à un bug: « mais pourquoi ça ne fonctionne pas ?!». Alors on clique plusieurs fois dessus, inlassablement. Sans succès… Inutile de marteler votre smartphone ou votre souris d’ordinateur: le raccourci vers l’application de cartographie a tout simplement été supprimé. L’un des changements provoqués par l’entrée en vigueur d’une nouvelle législation: le « Digital Markets Act ». Explications.

Le DMA, qu’est-ce que c’est?

Dans un monde numérique dominé par quelques grandes entreprises – plus communément appelées les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) -, le DMA a avant tout été pensé pour « garantir des marchés numériques équitables et ouverts », selon la Commission européenne. Sans bafouer les règles de la concurrence, cette nouvelle législation vise surtout à équilibrer (pour ne pas dire inverser) le jeu de pouvoirs qui opère en ligne. Et surtout, faciliter l’expérience de navigation des internautes…

Une fois que les nouvelles habitudes seront prises, néanmoins… Car dans un premier temps, beaucoup n’y trouveront sans doute pas leur compte. Et la disparition de Google Maps dans les résultats de recherche en est la preuve. Ce n’est d’ailleurs pas la seule appli qui semble s’être envolée.

Quels changements pour les utilisateurs?

Voici les modifications les plus notables de cette réglementation.

Fin du favoritisme et de la mise en avant de produits

Le DMA n’a certes pas pour vocation de modifier les règles de la concurrence, mais simplement de favoriser une concurrence loyale. Ce faisant, il chamboule forcément les activités des géants du Web. À commencer par leur (forte) présence sur leurs plateformes respectives.

Vous l’aviez sans doute remarqué: ceux qui utilisent Windows se voient imposer Edge comme navigateur par défaut. De la même manière, le navigateur Safari semble être l’unique choix possible pour tous les utilisateurs de produits Apple. Désormais, les contrôleurs d’accès – les « gatekeepers » – ne pourront plus mettre en avant leurs services au détriment d’autres produits similaires proposés par les autres plateformes.

Par exemple, dans le cas de Google, les utilisateurs seront impactés de la sorte:

  • Google Maps, Google Flights et YouTube disparaissent des résultats de recherche;
  • Il ne sera plus nécessaire d’utiliser son compte Google pour se connecter aux différents services offerts par l’entreprise.

Du reste, il sera enfin possible de désinstaller les applications préinstallées sur nos appareils.

Meilleure indépendance des réseaux

Le groupe Meta pratique un échange de données entre ses différents services. Un lien qui devra désormais être coupé.

  • Les utilisateurs pourront utiliser Messenger, Thread ou Instragram sans avoir de compte Facebook: ils seront ainsi incités à créer des comptes à part, pour ne pas utiliser le réseau social.
  • Le même principe s’applique pour le Marketplace: vous pourrez vendre et acheter des biens sans divulguer les données de votre compte Facebook.

Échanges de messages améliorés

Le DMA a également instauré une obligation d’interopérabilité des applications de messagerie. Une obligation qui vise surtout le groupe Meta. Celui-ci devra désormais faciliter les échanges de messages entre ses propres plateformes et celles de la concurrence. Cela signifie donc que WhatsApp et Messenger devront être compatibles avec des services tiers comme ceux de Viber, Signal ou Telegram.

Fin du « Tous pour Apple et Apple pour Tous »

Quand on achète un produit Apple, force est de constater qu’on n’a pas beaucoup de liberté. Paiement, applications, boutique en ligne… Les choix s’imposent à tous les utilisateurs, quel que soit le domaine. Le DMA vise à rompre ce règne à peine dissimulé, de trois manières différentes:

  • Choix du navigateur par défaut: les utilisateurs pourront opter pour une solution de navigation concurrente à Safari.
  • Décloisonnement de l’App Store: ils pourront passer par des stores alternatifs à l’App Store pour télécharger des applications ou faire leurs achats.
  • Ouverture de la puce NFC: cette technologie permet aux utilisateurs de payer via Apple Pay sur les terminaux de paiement sans contact. Jusqu’ici, la technologie était réservée aux produits Apple. Mais cela est amené à changer puisqu’elle pourra être ouverte aux développeurs tiers. On pourrait donc voir débarquer Google Pay sur les machines Apple.

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