Digi Belgium : des services mobiles enfin moins chers ?
Digi Belgium fait son entrée en Belgique. Ce quatrième opérateur de télécommunications promet, dès cet été, des prix « jamais vus auparavant » pour son offre mobile et vise 10% du marché.
Digi Belgium a inauguré ses nouveaux bureaux en présence de la ministre des Télécommunications, Petra De Sutter (Groen). Si l’entreprise ne compte aujourd’hui que 90 employés, elle recrute massivement et devrait atteindre plus de 250 personnes d’ici la fin de l’année. Cependant, il ne faut pas s’attendre à voir fleurir des boutiques à chaque coin de rue, car le canal de vente sera principalement en ligne dans un premier temps.
À moitié roumaine
Digi Belgium est détenu à moitié par Digi, basé en Roumanie. Cette société propose déjà des prix bas dans son propre pays, ainsi qu’en Espagne et dans quelques autres pays du sud. L’autre moitié est détenue par la société flamande Citymesh (elle-même contrôlée par Cegeka).
Digi Belgium est convaincu qu’il y a de la place pour un quatrième acteur sur le marché belge. C’est pourquoi, dès cet été, mais sans préciser exactement quand, elle lancera son offre mobile. L’entreprise suggère qu’elle appliquera des prix “jamais vus auparavant” en Belgique.
À ses yeux, les opérateurs télécoms existants pratiquent des tarifs trop élevés. Une rapide vérification ne lui donne pas tout à fait tort, car le Belge paie sensiblement plus que dans de nombreux autres pays européens. Pour remédier à cela, elle se targue de pouvoir réduire les coûts grâce à sa stratégie verticale. Une stratégie qui standardise davantage, simplifie les services et minimise le recours à la sous-traitance. Même le déploiement de la fibre optique est internalisé et « devrait coûter bien moins que les 9 milliards d’euros anticipés par Proximus pour son propre réseau », selon L’Echo.
Concurrence oblige, l’entreprise n’a cependant pas encore révélé à quel point ses prix seront plus bas que ceux des trois autres opérateurs présents en Belgique. L’ambition affichée est moins floue puisque Digi Belgium souhaite atteindre à moyen terme 10% de parts de marché.
Son offre mobile sera directement accessible à l’échelle nationale, mais il faudra plus de patience pour l’offre fixe
Digi Belgium se concentre actuellement sur le réseau 5G car il a conclu un accord avec Proximus pour louer son réseau pendant cinq ans. D’ici là, Digi devrait avoir développé son propre réseau de plus de 4000 antennes. “Nous avons ensuite des obligations de couverture via notre infrastructure. La première est de couvrir 30% du pays d’ici à 2025. Nous sommes en bonne voie d’y parvenir”, précise Jeroen Degadt, le CEO de Digi Belgium dans L’Echo. Ce nouveau réseau ne sera pas uniquement composé de nouvelles antennes, mais reposera également sur le rachat ou la location d’antennes existantes.
Le fait que Digi doive aussi développer son propre réseau ce qui fait déjà grincer des dents à Bruxelles. Des pétitions ont été lancées pour limiter la pose de câbles en façade. Mais comme le souligne le Service de médiation pour les télécommunications, les propriétaires ne peuvent refuser l’installation ou les travaux d’entretien des câbles posés. Seule exception, les bâtiments classés. Le fait qu’il ait déjà un boîtier ne peut être un motif pour refuser la pose d’un autre. Le propriétaire doit par contre être prévenu d’une telle installation et peut alors signifier son désaccord. Cela bloque les travaux d’installation jusqu’à ce que L’IBPT (Institut belge des services postaux et des télécommunications) tranche.
Si vous réalisez des travaux en façade, vous avez le droit de déplacer les câbles (à condition ce ne soit pas le seul motif).
Leur offre concerne donc principalement le mobile pour l’instant, et pas encore l’internet fixe. La principale raison est que les prix demandés par les autres pour utiliser leur réseau sont trop élevés et qu’il faut du temps pour en construire un. En ce qui concerne la fibre optique, Digi Belgium a déjà étendu son propre réseau à 50 000 foyers dans et autour de Bruxelles. L’opérateur n’exclut pas de développer davantage avec d’autres acteurs, selon Jeroen Degadt, le nouveau PDG de Digi Belgium, dans De Standaard. Cette poussée encore timide dans l’internet fixe ralentit également l’offre de télévision numérique à l’échelle nationale. Pour contourner le problème, une offre via une application devrait être proposée dès cet été.
Une future guerre des prix ?
Proximus et Telenet disent ne pas craindre l’arrivée de ce nouveau concurrent, qui vise un autre segment du marché. On peut cependant se demander s’ils ne pratiquent pas là, la méthode Coué. Avec plus de 21 millions de relations clients, le marché belge est déjà relativement saturé. Et même si un Belge a généralement plusieurs services de télécommunications, on arrive tout de même tout doucement à un plafond. Cela signifie concrètement qu’un client qui opte pour Digi, c’est un client en moins pour les autres. Et un client qui risque de rester si la qualité est au rendez-vous. De quoi ouvrir une guerre des prix qui risque de profiter au consommateur.
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