C’est l’IA de X qui le dit: Elon Musk a une relation compliquée avec la démocratie

Image réalisée par Grok avec pour thème Musk est-il un démocrate ? © Grok
Pierre-Henri Thomas
Pierre-Henri Thomas Journaliste

Alors que Donald Trump et son équipe prendront possession de la Maison Blanche le 20 janvier prochain, nous avons demandé à Grok, l’intelligence artificielle désormais accessible sur X, si Elon Musk était en faveur de la démocratie.

La question est un peu perverse, on l’avoue, mais il s’agissait de savoir si l’IA de X avait un biais en faveur de son patron. Première surprise : Grok n’a pas botté en touche. Et voilà le début de sa réponse :

« La position d’Elon Musk vis-à-vis de la démocratie est complexe et a évolué au fil du temps, reflétant à la fois ses idéologies personnelles et ses actions publiques. Voici une analyse basée sur diverses sources ».

Grok n’a pas manqué d’éclectisme, allant puiser ses informations dans les articles du Monde, du Figaro, dans un talk-show libertarien diffusé sur X, chez Forbes ou sur le site du Sénat français.

Des alternatives à la démocratie représentative

Et voilà ce que donnent ces recherches : « Elon Musk a fréquemment exprimé que la liberté d’expression est le fondement de la démocratie. Il a défendu cette idée sur X à plusieurs reprises, en affirmant que la démocratie repose sur le droit des gens à s’exprimer librement.

Cependant, Musk a proposé des alternatives à la démocratie représentative. Par exemple, il a recommandé la “démocratie directe” pour une future colonie sur Mars plutôt que la forme représentative que nous connaissons. Cela suggère une préférence pour des systèmes où les citoyens votent directement sur les questions au lieu d’élire des représentants.

Musk a été accusé par certains d’utiliser sa plateforme X pour influencer les politiques et les élections en faveur de certains candidats ou idéologies, notamment en amplifiant des discours populistes ou de l’extrême droite. Cela a soulevé des préoccupations quant à l’impact de ses actions sur la démocratie, notamment en termes de désinformation et de polarisation. »

Une relation complexe

« Elon Musk a également été noté pour ses interactions avec des dirigeants de pays moins démocratiques, comme la Chine, où il évite toute critique publique, ce qui pourrait indiquer une approche pragmatique ou opportuniste plutôt qu’un engagement strict envers les principes démocratiques », poursuit Grok, qui ajoute : « Musk critique souvent ce qu’il considère comme des excès de régulation ou de bureaucratie, ce qui peut s’interpréter comme un désaveu implicite des mécanismes de gouvernance démocratique, favorisant plutôt une vision plus libérale ou libertarienne de la société. »

Et Grok conclut : « en résumé, bien qu’Elon Musk soutienne certains aspects fondamentaux de la démocratie comme la liberté d’expression, ses actions et opinions montrent une relation complexe avec les systèmes démocratiques traditionnels. Il semble privilégier des formes alternatives de gouvernance qui pourraient être plus directes et moins bureaucratiques, ce qui peut à la fois renforcer ou miner certains aspects de la démocratie selon les perspectives ».

Conflit d’intérêt

On pourrait se dire que puisque la question a été posée en français et que les sources indiquées sont françaises, sauf une (le talk-show libertarien), la réponse devrait être différente si on pose la question en anglais.

Eh bien non. Certes, en anglais, Grok trouve d’autres sources (les tweets de Musk lui-même, mais aussi beaucoup de médias mainstream : Financial Times, Guardian, Newsweek…), mais la teneur de la réponse est identique, voire plus critique encore, puisque Grok pointe de possibles conflits d’intérêt entre les positions politiques de Musk et ses activités d’entrepreneur.

« En résumé, note Grok dans la version anglaise de sa réponse, bien que Musk ait publiquement soutenu des principes démocratiques tels que la liberté d’expression, ses actions, ses soutiens et les implications plus larges de ses pratiques commerciales brossent un tableau complexe. Son soutien à la démocratie semble conditionnel et est souvent lié à ses tendances politiques personnelles et à ses intérêts commerciaux, ce qui donne lieu à un éventail d’interprétations concernant sa véritable position sur la démocratie », ajoute Grok, qui a donc l’air d’avoir une belle indépendance d’esprit… A moins que sa réponse soit liée à mes algorithmes de recherche… Si vous avez l’occasion, posez-lui les mêmes questions, afin de voir si vous avez les mêmes réponses.

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