À l’horizon 2035, les dirigeants européens doivent impérativement maîtriser l’intelligence artificielle et la cybersécurité pour ne pas disparaître du paysage économique. C’est le message fort du dernier rapport de Robert Half. Il dévoile un basculement majeur dans les compétences et les mentalités des hauts responsables.
L’époque où l’expérience seule suffisait à un CEO est révolue. Selon l’étude « Towards the C-suite 2035 » menée par Robert Half auprès de dirigeants de haut niveau, la maîtrise des technologies émergentes, notamment l’intelligence artificielle, devient une compétence clé. « Ignorer l’IA, c’est se condamner à l’obsolescence d’ici dix ans », alerte Mathieu Bouten, Managing Director Executive Search chez Robert Half Belgique.
Les données dictent de plus en plus les décisions stratégiques. Dans ce contexte, le dirigeant doit évoluer vers un profil agile et technophile, capable d’arbitrer entre innovation, gouvernance et gestion des risques.
Une fracture numérique au sommet des entreprises
Pourtant, l’adoption de ces technologies reste inégale. Si les départements techniques exploitent déjà l’IA, les directions générales peinent encore à intégrer ces outils dans leur prise de décision. Le déficit de littératie numérique chez les dirigeants est un frein majeur. Or, dans un contexte où plus de 70 % des dirigeants anticipent une prise de décision pilotée par l’IA et les données, cette carence pourrait coûter cher.
« L’intelligence artificielle ne remplace pas le leadership, elle l’amplifie », nuance Mathieu Bouten. L’IA est perçue comme un partenaire, capable d’optimiser la réactivité des entreprises face aux évolutions du marché, tout en libérant du temps pour les aspects humains du management.
La formation, levier incontournable pour une transformation réussie
Pour combler ce fossé, 60 % des dirigeants interrogés par Robert Half investissent déjà dans des formations dédiées à l’IA, tandis que 44 % visent une approche plus large incluant la transformation numérique et l’analyse des données. Le microlearning se développe aussi. Il favorise un apprentissage continu et flexible, essentiel pour suivre le rythme effréné de l’innovation.
Au-delà des compétences techniques, le rapport insiste sur l’importance d’une culture d’expérimentation. Les entreprises les plus avancées encouragent leurs dirigeants à piloter des projets innovants, à collaborer avec des start-ups et à créer des laboratoires d’innovation.
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Un défi crucial dans un contexte européen compétitif
L’Europe cherche à se positionner comme un acteur fort dans la course technologique mondiale, la capacité de ses dirigeants à intégrer l’IA et la cybersécurité déterminera leur avenir. L’enjeu est double : rester compétitif sur la scène internationale tout en maintenant une gouvernance éthique et responsable.
Le rapport de Robert Half, basé sur les témoignages de 400 dirigeants européens et 100 investisseurs internationaux, souligne que le leadership de demain sera à la fois technique, humain et stratégique.