À quoi vont servir les nouveaux milliards d’OpenAI ?

Sam Altman © Getty Images
Christophe Charlot
Christophe Charlot Journaliste

En levant 40 milliards de dollars auprès de Softbank, la firme derrière ChatGPT atteint la valorisation astronomique de 300 milliards de dollars. Mais au fond, que va faire OpenAI avec tout cet argent ?

On peut dire qu’OpenAI frappe un grand coup. Quand une start-up belge lève 40 millions, cela fait quelques beaux titres dans la presse. Ici, la start-up californienne à l’origine de ChatGPT annonce une levée de fonds de…  40 milliards de dollars ! Une échelle astronomique pour une levée de fonds menée par SoftBank qui valorise la firme de Sam Altman à 300 milliards, une des grosses capitalisations non-boursières. Des montants stratosphériques qui poussent à s’interroger: mais que va faire OpenAi de tous ces milliards ?

Tout d’abord, il est à noter que la firme derrière ChatGPT ne recevra pas directement les 40 milliards sur son compte. Il est prévu qu’elle n’encaisse que 10 milliards dans un premier temps. Les 30 autres n’arriveront, d’ici décembre, que si OpenAI deviennent bien une entreprise à but lucratif, alors qu’elle dispose aujourd’hui d’un statut hybride puisqu’à sa naissance elle était à but non lucratif.

Qu’importe, cette déferlante de milliards s’explique aussi par le but ultime de plus en plus clair que se fixe OpenAI (comme les autres géants de la tech) avec l’IA : l’intelligence articulée générale, call qui surpasse l’être humain et est capable d’une totale autonomie. Soit une IA capable de raisonner et d’apprendre comme un humain, dans tous les domaines. Une quête qui réclame des ressources titanesques.

Une machine gourmande

L’IA générative est une machine gourmande déjà aujourd’hui. Pour entraîner et faire fonctionner ses modèles toujours plus complexes, OpenAI a besoin d’un arsenal technologique de haut vol : des millions de puces spécialisées (notamment les fameuses GPU), des milliers de serveurs haute performance, et une multiplication des centres de données. Ces ingrédients coûtent cher. Très cher. Et Sam Altman a déjà partagé à plusieurs reprises sa vision du futur de l’IA: elle passe par des investissements massifs en infrastructures.  D’ailleurs, le projet Stargate annoncé en grande pompe par Donald Trump et mené avec SoftBank et Oracle, notamment, prévoit un réseau de datacenters aux États-Unis pour un montant estimé à 500 milliards de dollars. Des chiffres colossaux à la hauteur des espoirs que nourrit aujourd’hui l’IA.

Cet argent frais devrait aussi donner à OpenAi un peu d’air, car, si la firme cartonne et touche 500 millions de personnes par an avec ChatGPT, ses revenus ne compensent pas du tout les frais et investissements consentis. Et il faudrait attendre, au moins 2029, avant de tendre vers la rentabilité.

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