Sujet inconnu

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” On s’aime mal mais on s’aime. ” La narratrice de Sujet inconnu lâche cette phrase après un échange que l’on devine violent. Les coups sont tombés au fur et à mesure des phrases courtes, parfois des onomatopées qui singularisent l’écriture de Loulou Robert et qui nous happent dès les premières pages. Dans ce troisième roman, l’auteure de Bianca et de Hope nous raconte une histoire d’amour qui tourne mal. Une jeune femme, apathique sinon sans but, part étudier à Paris. Extraite d’un foyer aimant mais où la dépression la guettait (” J’avais huit ans quand j’ai su que je ne finirais pas mes jours ici “), elle goûte dans la capitale à une liberté dorée qui séduit cette solitaire. Une rencontre avec un homme séduisant, d’apparence idéale, et la voilà littéralement ” bouffée ” par une relation toxique. Dans une descente aux enfers qui l’isole de ses proches, l’héroïne voudrait s’échapper dans l’écriture. A bout de souffle, elle paraît plutôt courir à sa perte, aveuglée par une passion dont elle est prisonnière. On ressent l’urgence de l’écrit, une détresse sous-tendue. Ce roman s’inscrit dans une mouvance contemporaine française avec ses airs d’autofiction, son écriture à la première personne et ses malheurs de la génération Y qui peine à grandir. Des caractéristiques fulgurantes pour certains, horripilantes pour d’autres. A l’image de son style syncopé et affirmé, Sujet inconnu laisse peu de place à l’entre-deux et pourrait essouffler certains lecteurs.

Loulou Robert, ” Sujet inconnu “, éditions Julliard, 252 pages, 19 euros.

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