Ryanair lâche du lest

L’accord signé concerne environ 400 personnes. © GETTY IMAGES
Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

La compagnie irlandaise a fini par signer un accord avec le personnel de cabine basé en Belgique. Il lui faut maintenant discuter avec les pilotes.

C’est (peut-être? ) la fin des grèves sur les vols Ryanair en Belgique. La compagnie irlandaise a fini par négocier une convention collective pour le personnel de cabine basé en Belgique, avec les syndicats CNE-CSC et ACV Puls, garantissant notamment le respect du salaire minimum. Elle s’était fait tirer l’oreille car les feuilles de paie des employés concernés n’étaient pas toujours correctes.

“Le salaire minimum qui s’élève à 2.150 euros brut dans le secteur devra être respecté”, avance Didier Lebbe, permanent syndical CNE. C’est l’un des points de l’accord voté par le personnel. Ce plancher n’était pas toujours respecté, expliquent les syndicats, notamment en cas de congés. Les périodes d’attente avant les vols seront aussi rémunérées. Et les rythmes de prestations garantis (cinq jours de travail, trois jours de repos).

Quasiment aucun Belge

Le conflit avait donné lieu à 11 jours de grève. “Nous respectons la loi belge. S’ils (les syndicats, Ndlr) pensent que ce n’est pas le cas, qu’ils nous fassent un procès”, avait affirmé Michael O’Leary, le CEO du groupe Ryanair, de passage à Bruxelles en janvier dernier. Ryanair a fini par discuter…

L’accord signé concerne environ 400 personnes, dont quasiment aucun Belge. “Il y en a deux au total, note Didier Lebbe. La plupart des employés proviennent de pays à bas salaires. Quand ils arrivent en Belgique, les délégués syndicaux les aident à trouver des logements, à s’y retrouver avec les impôts.” La situation s’était déjà améliorée.

Au départ, Ryanair employait le personnel de cabine sur base du droit irlandais. En 2018, le groupe avait accepté de signer des conventions collectives, notamment en Belgique, sur base du droit national. Mais avec une mise en œuvre manifestement brouillonne.

Les syndicats espèrent aussi faire avancer le dossier de la fermeture de la base de Ryanair à Zaventem, qui concerne une quarantaine de personnes et suit la procédure Renault.

Et maintenant, les pilotes…

En Belgique, un autre conflit larvé est encore en cours chez Ryanair. Avec les pilotes, cette fois. Il porte sur les indexations des rémunérations. Ces dernières avaient été réduites de 20%, au plus fort du covid et ont depuis été rétablies. Mais les pilotes estiment que le calcul de l’indexation pratiqué par Ryanair est incorrect.

Une quarantaine de procédures légales ont été lancées. La compagnie demande que les pilotes cessent ces actions avant d’ouvrir une négociation. “Cela nous paraît inconcevable d’abandonner ces actions avant de discuter”, a précisé Alain Vanalderweireldt, président de la Belgian Cockpit Association, qui réunit les pilotes du pays.

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