Des cellules de reconversion pour soutenir les personnes licenciées

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L’an dernier, 3.174 personnes ont été accompagnées en cellules de reconversion, mises en place à la suite d’un licenciement collectif à la demande des organisations syndicales. Sur les 37 cellules actives en 2023, 14 ont été clôturées, concernant 800 travailleurs. Parmi eux, 75% ont retrouvé un emploi, ont indiqué vendredi la ministre wallonne de l’Emploi, le Forem, la FGTB et la CSC, lors d’une conférence de presse commune à Liège.

Lorsqu’une entreprise établie en Wallonie fait faillite ou procède à des licenciements collectifs dans le cadre d’une restructuration, les syndicats peuvent solliciter la mise en place d’une cellule de reconversion. Ce dispositif, issu d’un partenariat entre le Forem et les organisations syndicales, accompagne les personnes licenciées dans leur recherche d’un nouvel emploi. Les conseillers emploi et accompagnateurs sociaux aident les bénéficiaires dans leurs démarches administratives, à rédiger un CV et des lettres de motivation, les guident vers des formations ou encore leur apportent un soutien psychologique.

“Quand on vit un licenciement, le monde s’écroule et on se retrouve souvent seuls. La cellule de reconversion permet de continuer de vivre une aventure humaine”, a pointé Marc Becker, secrétaire national de la CSC en charge des affaires wallonnes.

8 plateformes en Wallonie

La cellule est mise en place pour un an, avec la possibilité de prolonger jusqu’à deux ans. Les travailleurs peuvent la rejoindre en cours de route et un suivi est assuré pendant toute la durée de vie de la cellule, même lorsqu’un emploi est retrouvé.

Huit plateformes permanentes sont actives à travers la Wallonie et des activités mobiles sont également organisées en province de Luxembourg.

Ce dispositif semble fonctionner alors que l’an dernier, le taux d’insertion a atteint 75% et qu’il a crû de près de 9% entre 2019 et 2023. La majorité des personnes ayant retrouvé un emploi après une cellule de reconversion a été embauchée en CDI (70%). Les CDD représentent 13% des contrats décrochés et les emplois intérimaires 10%.

En 2023, plus de 7.000 emplois ont été perdus en Wallonie à la suite d’une faillite ou d’une restructuration. “C’est un public spécifique, qui dispose de gros atouts, de compétences, qui connaît les codes de l’entreprise”, a soulevé l’administratrice générale du Forem, Raymonde Yerna. Entre les membres de la cellule de reconversion, “une solidarité se développe, entre anciens collègues. Et plus la négociation (avant la faillite ou la restructuration, NDLR) a été longue, plus il faut se reconstruire. Il faut faire le deuil de son entreprise, de son emploi.”

Souvent des personnes de plus de 45 ans

Pour éviter que ces personnes, souvent plus âgées – 60% des membres de cellules de reconversion en 2023 avaient plus de 45 ans -, ne s’éloignent du marché de l’emploi, “on doit tout de suite les saisir”, a insisté Christie Morreale, ministre wallonne de l’Emploi. “On peut décrocher hyper vite. On se sent vite en décalage, inutile.”

“Ce qui fonctionne, c’est d’accompagner, de redonner confiance et d’offrir des contrats avec des perspectives d’avenir”, a martelé Jean-François Tamellini, secrétaire général de l’Interrégionale wallonne de la FGTB. A ses yeux, le dispositif doit aller encore plus loin sous la prochaine législature. “Ces mécanismes doivent devenir un automatisme. Quand une entreprise recrute, il faut qu’elle passe par le Forem et les cellules de reconversion”, a-t-il plaidé.

Cette année, 29 cellules de reconversion sont en cours, concernant 2.882 personnes.

Le dispositif bénéficie de financements wallons et de subsides européens.

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