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Réduire la dette sans mettre la reprise en péril
On a beaucoup parlé de la dette publique de la Grèce, de celle de pays comme l’Espagne ou le Portugal mais aussi de la nôtre puisqu’en 2010, elle devrait s’élever à 100 % de notre PIB.
On a beaucoup parlé de la dette publique de la Grèce, de celle de pays comme l’Espagne ou le Portugal mais aussi de la nôtre puisqu’en 2010, elle devrait s’élever à 100 % de notre PIB. Plus que jamais, nous devons donc être vigilants pour ne pas devenir la « Grèce du nord » comme l’a affirmé un peu trop rapidement un grand patron flamand. Car la vraie question n’est pas la hauteur de la dette publique _ après tout, cette dette n’est pas tombée du ciel, elle est le résultat des aides apportées par les Etats pour relancer l’économie et sauver les banques. Non, la vraie question, c’est comment va-t-on réduire cette dette et surtout, sans casser la reprise très fragile à laquelle nous assistons.
Première piste : la réduction des dépenses publiques. Cette réduction sera très dure dans le cas de pays comme la Grèce ou l’Espagne, un peu moins en Belgique. Elle peut se faire en externalisant certaines fonctions. En France, par exemple, on se demande s’il est nécessaire que des fonctionnaires soient chargés de la lessive dans les hôpitaux publics. Pareille tâche ne pourrait-elle pas être confiée au privée ? De même, on pourrait imaginer que les différents ministères et niveaux de pouvoirs se concertent pour mutualiser leurs achats, histoire de réduire les coûts. Chez nous, par exemple, quand on peut économiser 35 millions d’euros en frais postaux, c’est autant d’argent qu’on peut réutiliser pour payer des policiers ou investir dans l’enseignement.
Mais il n’y a pas que le screening des dépenses qui peut diminuer la dette publique. Les rentrées fiscales peuvent aussi y contribuer. Dans le pire des cas, via la hausse des impôts. Ou via une meilleure rentrée de l’impôt. En Espagne, en Italie et en Grèce, moins de 40 % des professionnels sous statut d’indépendant paient des impôts. Dans ces pays, les garagistes, les restaurateurs et autres médecins n’ont aucune pensée pour le fisc. Pour réduire la dette publique, il faudra donc rendre l’administration fiscale de ces pays plus efficace.
Une troisième manière, certes un peu radicale, de réduire la dette publique consiste à faire redémarrer l’inflation. Car l’inflation a l’avantage de réduire mécaniquement la charge de la dette. C’est en gros ce qu’a proposé l’économiste en chef du FMI qui, aussitôt, s’est fait « étriper » pour avoir osé proposer une telle solution. En Europe, une telle initiative est impensable car la banque centrale veille au grain et interdit tout dérapage de l’inflation.
Enfin, une quatrième piste serait de jouer sur la dévaluation de la monnaie nationale pour doper les exportations et rendre plus compétitifs le pays. Depuis quelques semaines, l’euro a été attaqué à cause de la Grèce. Résultat : il a déjà perdu 10 % sur base d’un an. C’est en gros la meilleure nouvelle depuis la fin de la crise, car cette dépréciation de l’euro donne un coup de fouet à nos exportations et fait baisser à terme notre dette publique.
Reste que la meilleure manière de réduire notre dette publique est le retour de la croissance. Mais là, hélas, il faudra encore un peu patienter.
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