Quand JPH électrise BHL

Lévy : Il y a une expérience que je conseille à tous ceux qui me lisent et que j’ai vécue moi-même à New York, c’est lorsque l’énergie tombe en panne. Là, d’un seul coup, cette espèce d’évidence par rapport à l’énergie dans laquelle nous vivons se complique et s’effondre.
Lévy : A Bruxelles, on sait qu’on n’a pas le choix : c’est l’Europe ou mourir. Et comme je pense profondément que, pour nous tous, c’est l’Europe ou mourir, j’aime cette ville où la force des choses fait qu’on en est plus conscient qu’ailleurs…
Lévy : L’énergie, ça ne me dit pas grand-chose, sinon que vous êtes au coeur de la problématique politique fondamentale du 21e siècle, celle qu’abordent les écologistes, mais pas toujours avec l’outillage théorique qu’il faudrait, et qui est la question des limites de la planète en général.
Lévy : Moi, j’ai une autre manière de concevoir la vérité qui est de penser qu’il n’y a pas de quartier, pas de compromis, mais un choc des opinions. Alors, il peut se passer deux choses. Dans ce choc des opinions, il peut arriver que l’un triomphe des autres. C’est une solution. Mais, plus intéressant encore, il peut arriver qu’une troisième idée naisse de ce choc des opinions.
Hansen : Est-ce que les politiques doivent aussi sortir la lance ? Lévy : Oui, je le crois. Hansen : Ou bien, par nature, proposer des solutions qui soient acceptables par tout le monde ? Lévy : Non. Justement pas.
Lévy : Et il y a des tas de patrons qui sont d’un ennui mortel, comme il y a des tas d’écrivains qui sont d’un ennui mortel. Et puis, il y a, dans chaque catégorie, des gens qui sortent de l’ordinaire. On ne se connaît pas, mais là, j’ai le sentiment d’avoir affaire à quelqu’un qui sort de l’ordinaire, qui est très singulier et ça, ça me plaît.
Hansen : J’ai été amené à écrire, à la demande de l’éditeur, un livre de 500 pages sur ce qui s’est passé dans l’énergie ces 20 dernières années. C’est passionnant, cela occupe mes nuits, mais j’ai maintenant l’absolue panique de l’auteur débutant qui doit, pour la fin avril, remettre ses épreuves. Passionnant, stressant, mais très intéressant.
Hansen : La crise ne doit pas nous conduire à chercher de nouvelles philosophies du capitalisme, mais au contraire à revoir ce que l’un de ses pères fondateurs, Adam Smith, a écrit. (…) Relire Smith vaudrait mieux qu’essayer de trouver je ne sais quel sparadrap intellectuel qui expliquerait la crise dans ses principes. Si je dis ça, ça n’intéressera personne. Je profite donc de votre parapluie (rires) !
Hansen : Ce qui est intéressant pour moi, d’ailleurs je le fais depuis 30 ans, c’est de gérer cette espèce de dichotomie entre les aspects stratégiques importants et toutes les questions de service public que cela pose. Il y a eu des guerres pour l’énergie. Et il y en aura encore…
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici