Profite du climat favorable

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Un calme remarquable sur les marchés financiers, des taux bas et des valorisations toujours orientées à la hausse : quelle belle rose aux épines acérées pour la société d’investissement Gimv. Une rose parce que Gimv obtient des prix attrayants pour les participations qu’elle vend. Mais ses épines se font sentir chaque fois que Gimv part à la recherche de nouvelles participations. Car la concurrence est rude, qui tire les prix d’entrée à la hausse.

Dans cette phase du cycle, Gimv profite surtout de sorties de participation lucratives. Au cours du premier semestre de cette année, les plus-values sur les ventes de participations ont contribué à hauteur de 84,3 millions d’euros aux bénéfices de 131,9 millions d’euros. Le holding a vendu ses participations avec un bonus moyen de 27 % sur la valeur comptable. Le prix de vente moyen de ces trois dernières années s’établit à 2,7 fois le prix d’acquisition. La récolte fut bonne au troisième trimestre également. Gimv a vendu pour 59,1 millions d’euros, dont sa participation dans Greenyard. Les participations ont été cédées moyennant une prime de 17,5 % par rapport à la valeur comptable, ou à 1,8 fois la valeur d’acquisition.

La direction de Gimv a annoncé que la création de valeur se poursuit au sein des entreprises qu’elle a en portefeuille. C’est logique, vu la bonne tenue de l’économie européenne, qui ne peut que soutenir le chiffre d’affaires (CA) et les cash-flows opérationnels des participations. Les CA ont progressé de 11 % au cours de la première moitié de l’exercice, les cash-flows de 17 %. Mais s’il lui est assez facile de récolter dans ce climat, il est beaucoup moins aisé pour la direction de Gimv de trouver de nouvelles participations prometteuses à un prix acceptable alors que de plus en plus d’investisseurs recherchent ces entreprises. Les sociétés d’investissement subissent de plus en plus la concurrence de grandes entreprises qui peuvent se financer à des conditions attrayantes, disposent d’un bilan solide et/ou peuvent recourir à leurs propres actions et leurs valorisations élevées pour financer l’achat de concurrents. Dans leur quête de participations intéressantes, les grands gestionnaires de fonds étendent leur terrain de chasse aux plus petites entreprises et entrent ainsi en compétition avec Gimv, qui vise des participations de 10 à 30 millions d’euros pièce.

En septembre, Gimv a acheté 23 % de l’entreprise technologique limbourgeoise Cegeka. Le prix n’a pas été communiqué, mais l’entreprise n’aura sans doute pas été bradée. Plus loin dans le cycle, lorsque l’économie ralentira ou les taux remonteront, il sera également plus compliqué pour Gimv d’obtenir des retours sur investissement élevés.

Avec un rendement annuel de 11 % ces dix dernières années, le capital-risque a largement battu les Bourses (4 %). Sur la même période, Gimv affiche un rendement annuel de 6 % si le dividende distribué est réinvesti.

Conclusion

Le climat financier favorable offre à Gimv la possibilité de procéder à de juteuses sorties de capitaux. La valeur de son portefeuille en bénéficie également. Le cours de Gimv a suivi les bons résultats, de sorte que la valorisation reste équitable. Même s’il sera plus difficile d’obtenir de tels rendements à long terme, le capital-risque en général et Gimv en particulier méritent une place dans tout portefeuille. L’action reste à ” conserver “.

Conseil : conserver

Risque : moyen

Rating : 2B

Paru sur initiedelabourse.be le 27 octobre

Le capital-risque en général et Gimv en particulier méritent une place dans tout portefeuille.

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