Trends Tendances

Pourquoi les marchés se sont-ils moins acharnés sur les Etats-Unis ?

C’est un peu la devinette sympa avant le weekend : pourquoi les marchés financiers se sont-ils plus acharnés sur la Grèce, puis l’Irlande et sans doute demain sur le Portugal, que sur des pays comme les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne ?

C’est un peu la devinette sympa avant le weekend : pourquoi les marchés financiers se sont-ils plus acharnés sur la Grèce, puis l’Irlande et sans doute demain sur le Portugal, que sur des pays comme les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne ?

La question mérite d’être posée car la zone euro, dans son ensemble, a des finances publiques en mauvais état. C’est vrai, mais elles sont moins dégradées que celles des Etats-Unis ou de la Grande-Bretagne. Alors, pourquoi ce “deux poids, deux mesures” ?

La réponse à cette énigme est donnée par l’économiste français Patrick Artus dans le magazine Challenges. La première explication de cette différence de traitement vient du fait que la zone euro forme un ensemble mais que les pays de cette zone se financement séparément sur les marchés financiers. Autrement dit, la Grèce lève des capitaux uniquement pour elle, idem pour l’Irlande et le Portugal.

Comme, en plus, la solidarité budgétaire entre pays de la zone euro n’est pas garantie – souvenez-vous de toutes les discussions entre l’Allemagne et les autres pays pour sauver ou non la Grèce – les marchés financiers ont bien compris que, dans la zone euro, il y a les bons élèves, l’Allemagne, la France et le Benelux, et les cancres, la Grèce, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne. Ces mauvais élèves paient plus d’intérêt que les autres pour financer leurs dettes.

Les Etats-Unis, par exemple, n’ont pas ce problème de différence entre Etats car ils forment un seul pays et qu’il y a une solidarité automatique à l’égard, par exemple, d’un Etat qui va mal, comme la Californie.

Deuxième grosse différence : les petits pays de la zone euro ont une dette publique qui est à plus de 70 % dans des mains étrangères. Autrement dit, dans le portefeuille de banques étrangères qui n’ont aucun scrupule à se délester ou à spéculer sur des titres étrangers quand ils leur brûlent les mains. A l’inverse, seuls 28 % de la dette publique britannique sont dans des mains étrangères.

Par temps de crise, cette différence est importante : quand votre dette publique est majoritairement dans des mains nationales, l’Etat peut maintenir des taux d’intérêt faibles même si cette dette publique est importante.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content