Trends Tendances

Pourquoi les compagnies du Golfe séduisent… ou effraient

Exotiques pour les passagers, bénédiction pour les fabricants d’avions, les compagnies aériennes du Golfe sont un objet de méfiance, voire de peur, pour leurs concurrentes.

Vu du point de vue des passagers, des compagnies aériennes comme Emirates, Etihad et Qatar Airways paraissent des plus exotiques. Vu du côté des fabricants d’avions comme Boeing et Airbus, ces compagnies sont un vrai plaisir. Il est vrai qu’Emirates vient tout juste de commande 32 exemplaires de l’A380 pour 11,5 milliards de dollars, l’une des commandes les plus importantes de l’histoire de l’aviation civile.

Chez Air France-KLM ou Lufthansa, en revanche, ces compagnies du Golfe sont considérées de plus en plus comme des concurrents redoutables. Ces derniers mois, c’est même la méfiance, voire la peur qui prévaut à l’égard de ces compagnies.

Prenons le cas d’Emirates. Cette compagnie, lancée voici 25 ans seulement, offre déjà plus de sièges qu’Air France et Bristish Airways réunies. Des compagnies comme Singapore Airlines et Qantas font la grimace, car Emirates les concurrence pour le trafic passager entre l’Europe et l’Asie du Sud-Est ! Désormais, pour passer d’Asie en Europe ou en Afrique, une halte ou un changement de correspondance se fera souvent à Dubaï. Or, comme on sait que la croissance économique mondiale opère un glissement de l’Ouest vers l’Est, ces compagnies du Golfe sont donc bien positionnées pour tirer profit de ce glissement.

Ce qui dérange surtout les autres compagnies aériennes ? Cette concurrence ne serait pas loyale. Le directeur général d’Air France-KLM a même affirmé : “Nous ne luttons pas à armes égales. Les compagnies du Golfe, qui appartiennent à des Etats, ne paient pas de taxes ni de charges sociales, ne participent pas au financement du contrôle aérien et ne versent rien – ou si peu – à leurs aéroports.”

J’ignore si ces attaques sont fondées ou sont plutôt la réaction d’un “mauvais joueur”, mais elles démontrent au moins une chose : il est difficile de gagner de l’argent avec un secteur aussi sensible, tantôt à une épidémie de type SRAS, tantôt à une crise économique, tantôt à une hausse du baril de pétrole, et tantôt aux nuages d’un volcan islandais. Au fond, la concurrence des compagnies aériennes du Golfe ne fait que compliquer une équation qui l’était déjà au départ.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content