Zone euro: les éléments d’un grand accord sur la table

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Les ministres des Finances de la zone euro ont évoqué hier soir les différents éléments d’un grand accord politique qui permettrait à l’Europe d’émerger enfin de la crise de la dette.

Les chefs d’Etat et de gouvernement européens tenteront d’assembler les pièce du puzzles lors d’un nouveau sommet la semaine prochaine à Bruxelles. “Pour une fois, l’ensemble des éléments ont été évoqués. Il n’y a pas eu de tabous, ni sur la BCE, ni sur le FMI”, a dit à l’agence Belga le ministre belge des Finances, Didier Reynders, à la sortie de la réunion de l’Eurogroupe. “C’est la première fois que j’entends parler de tous les aspects du dossier”, a-t-il ajouté.

Les Européens s’échinent depuis des mois à mettre en place une réponse globale à la crise qui permettrait de rassurer les marchés – en vain jusqu’ici. Ils tentent d’une part de renforcer la gouvernance de la zone euro, en créant un corset beaucoup plus contraignant pour les budgets des Etats, et de l’autre de créer des filets de sécurité suffisants pour les pays dans la tourmente.

Pour le commissaire aux Affaires économiques, “il n’y aura pas de solution miracle à la crise de la zone euro. Nous devons travailler simultanément sur tous les fronts”. Le renforcement de la gouvernance économique passe, à court terme, par de nouvelles propositions visant à doter la Commission d’un droit de regard sur les budgets nationaux dès les premières étapes de leur conception. A moyen terme, une réforme des traités est envisagée pour créer un cadre encore plus contraignant.

Mais les marchés financiers s’inquiètent surtout des mécanismes de secours, dont la taille n’a jusqu’à présent pas été jugée suffisante pour empêcher une déroute de l’Italie ou de l’Espagne. Ici, les Européens comptent poursuivre leurs efforts visant à décupler les capacités de la Facilité européenne de stabilité financière (FESF), en lui permettant de couvrir partiellement les émissions souveraines de la zone euro et en invitant les investisseurs étrangers à participer au financement.

Ils évoquent aussi diverses pistes impliquant davantage la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international(FMI), tandis qu’à plus long-terme, l’émission d’euro-obligations n’est plus un tabou. Soucieux du respect de l’indépendance de la BCE, les dirigeants européens se montrent très discrets sur sa participation, mais la question est bel et bien posée. “Le sujet a été évoqué. Il n’y a aucune raison de ne pas le mettre sur la table”, souligne à ce sujet Didier Reynders.

Trends.be, avec Belga.

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