Un couac, des surprises et des déçus : que retenir du casting ministériel en Wallonie et en FWB ?

Anne-Catherine Dalcq, Jacqueline Galant, Francois Desquennes, Adrien Dolimont, Pierre-Yves Jeholet, Valerie Lescrenier, Cecile Neven, Yves Coppieters - BELGA PHOTO BRUNO FAHY
Baptiste Lambert

Avec Adrien Dolimont, un jeune ingénieur prend la tête de la Wallonie, dans une équipe qui mêle expertise, expérience et inexpérience, avec pas mal de nouveaux venus et deux revenants. En Fédération Wallonie-Bruxelles, un couac a nécessité un bricolage de dernière minute.

Ils ne l’avoueront pas, mais la présentation des gouvernements par Georges-Louis Bouchez et Maxime Prévot ne s’est pas déroulée comme prévu. En cause, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui n’était composé, et ils en étaient fiers, que de femmes, avec Elisabeth Degryse (Les Engagés) à la ministre-présidence, Valérie Glatigny à l’Enseignement, et les deux doubles casquettes, avec Valérie Lescrenier à l’Enfance et la Jeunesse, et la revenante Jacqueline Galant, en charge des Médias.

Problème : l’article 11 bis de la Constitution, introduit en 2002, requiert que les gouvernements soient composés de personnes de sexe différent. Et une disposition de 2021 pour la FWB précise même que le sexe le moins représenté doit être d’au moins un tiers. Bref, les comptes n’étaient pas bons, et les présidents du MR et des Engagés ont dû faire un ajustement de dernière minute : Yves Coppieters a été catapulté en FWB et s’occupera de la Santé, et Adrien Dolimont prendra le portefeuille de la recherche scientifique.

Ce n’est pas sans incidence. Celui qui sera aussi ministre du Budget, des Finances, du Bien-être animal, des Relations internationales et des Licences d’armes, devra se coltiner Bruxelles, où il sera dans l’obligation légale de répondre aux questions des députés sur sa matière. Adrien Dolimont sera ainsi baladé entre Bruxelles et Namur et voit son agenda s’alourdir.

Cette improvisation s’explique par les décisions de dernière minute des deux présidents de parti. Après avoir annoncé un accord de gouvernement jeudi, les membres du MR et des Engagés ont validé ce programme samedi. Le casting a suivi dès le lendemain alors qu’on l’attendait lundi. Il se peut qu’on ait confondu vitesse et précipitation du côté des partis. Par exemple, Georges-Louis Bouchez a pris la décision de ne pas devenir ministre-président 30 minutes avant la conférence de presse, laissant ainsi sa place à un Adrien Dolimont forcément surpris. Pour le Montois, il s’agit quand même du deuxième couac en deux formations de gouvernement, après l’épisode Valérie De Bue, en 2020, qu’il avait tenté de remplacer par Denis Ducarme, en vain.

Des surprises

Au-delà de ce bricolage, les présidents de parti ont plutôt innové. Georges-Louis Bouchez a carrément créé la surprise dans ce gouvernement wallon, en parachutant Céline Neven à l’Énergie, au Plan air-climat et aux Aéroports. Elle était depuis un an l’administratrice-déléguée de l’Union wallonne des entreprises (AKT). Il en est de même pour Anne-Catherine Dalcq qui sera ministre de l’Agriculture à 32 ans. Elle a été l’une des porte-voix de la colère agricole lors des manifestations de 2024 et figurait à la 3e place sur la liste du MR en Brabant wallon où elle a été élue.

Du côté des Engagés, Maxime Prévot sort de son chapeau Valérie Lescrenier, ancienne directrice de la Fédération touristique de la province du Luxembourg, qui avait fraichement été élue députée fédérale en juin dernier. Elle sera en charge du Tourisme, justement, du Patrimoine et des Infrastructures. Cette dernière ne s’attendait pas à devenir ministre, puisqu’elle était dans le sud de la France au moment du coup de téléphone de Maxime Prévot.

Le bourgmestre de Namur introduit également Yves Coppieters comme ministre de la Santé, de l’Environnement, des Familles et du Droit des femmes. Le médecin et épidémiologiste qui s’est fait connaitre durant la pandémie apportera son expertise même s’il multipliera les portefeuilles. De son côté, François Desquennes, ancien chef de groupe de l’opposition, devient ministre de l’Aménagement du territoire, de la Mobilité et des Travaux publics.

Enfin, deux revenants du côté des libéraux. D’abord, Jacqueline Galant, bourgmestre de Jurbise et proche de Bouchez. Elle sera en charge des Sports et de la Simplification administrative. Elle avait été ministre de la Mobilité entre 2014 et 2016, dans le gouvernement Michel, avant de devoir présenter sa démission. Pierre-Yves Jeholet quitte lui la ministre-présidence de la FWB pour devenir ministre de l’Économie, de l’Emploi, de l’Industrie et de la Formation. Il aura la lourde charge de faire d’augmenter le taux d’emploi au sud du pays. Le libéral s’était déjà occupé de ce portefeuille entre 2017 et 2019.

Des déçus

Forcément, avec une double équipe ministérielle qui passe de 13 à 10, il y a des déçus. Ainsi, Willy Borsus et Valérie De Bue ne sont plus ministres. Le premier devient président du Parlement wallon, la seconde est cheffe de groupe au Parlement wallon. Du côté des Engagés, ce rôle sera détenu par Jean-Paul Bastin.

Benoit Dispa, qui était annoncé comme ministre, est le nouveau président de la FWB. Les cheffes de groupe pour le MR et les Engagés seront Diana Nikolic, que l’on annonçait aussi ministre, et Mathilde Vandorpe.

D’autres noms comme Jean-Luc Crucke, Vincent Blondel ou encore Olivier de Wasseige manquent à l’appel du côté des Engagés, mais un autre sort leur sera peut-être réservé au niveau fédéral. Il en est de même pour Vanessa Matz et Marie-Martine Schyns. Du côté du MR, pas de trace de Jean-Paul Whal, Florence Reuter ou encore Caroline Taquin.

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