Liège trace ses nouvelles ambitions économiques

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La métropole liégeoise vient de se définir un nouveau projet collectif sur le plan économique, “Liège, Cap 2030!”. Les forces vives locales ont défini une liste de 60 projets à mener d’ici 2030. Le GRE-Liège fait office de pilote pour mener à bien ce redéploiement économique.

Huit mois de réflexion, plus de 3.000 personnes rencontrées et, au final, une feuille de route qui comprend 60 projets destinés à donner un nouveau souffle à la métropole liégeoise: le GRE-Liège (Groupement de redéploiement économique) vient de terminer sa grande consultation avec les forces vives liégeoises et peut désormais se concentrer sur l’ambition de concrétiser ces grands projets à vocation économique.

Jean-Christophe Peterkenne
Jean-Christophe Peterkenne © PG

Un homme est derrière ce renouveau: Jean-Christophe Peterkenne (56 ans), ancien pilote de la candidature de Liège Expo 2017. Il a pris les commandes du GRE-Liège en décembre dernier avec pour mission principale de remettre au centre du jeu cet outil qui a connu des hauts et des bas depuis sa création en 2004.

“L’objectif est de refaire du GRE cet ‘ensemblier’ au sein duquel opérateurs privés et publics élaborent des projets économiques innovants et porteurs, explique-t-il. Notre soirée de lancement du 8 mars qui s’est déroulée devant plus de 500 personnes a démontré l’intérêt de mettre en place une démarche collective. J’ai été étonné par l’enthousiasme des personnes rencontrées. On nous a proposé un nombre important de projets. Certains ont été sélectionnés, d’autres non. L’objectif est maintenant de les faire tous atterrir pour 2030.”

Une métropole européenne du savoir

Tous ces dossiers ont une ligne de conduite commune: posséder en leur sein le “triple A” pour le territoire liégeois. C’est-à-dire augmenter le taux d’emploi de l’économie liégeoise, accroître la notoriété et la compétitivité du territoire, et accélérer la transition vers une économie décarbonée. Ces objectifs doivent également s’insérer dans une vision commune plus large qui doit rassembler le grand Liège et bâtir une des grandes métropoles européennes de la connaissance et du savoir, ce qui ne sera pas une mince affaire.

“Mais c’est un positionnement qui fait sens, poursuit l’ancien chef de cabinet du ministre wallon Christophe Collignon. L’objectif pour cette métropole à forte intensité de connaissance est de faire en sorte qu’à l’avenir, tous les actes, toutes les décisions, tous les projets structurants de toutes les parties prenantes soient conçus pour atteindre au moins un des trois objectifs stratégiques du triple A. Liège, cap 2030! , c’est donc un engagement et une ambition de bâtir une métropole ouverte sur le monde, créative et décarbonée.”

Parmi les forces vives qui ont déposé un projet, on retrouve une série d’acteurs économiques, politiques et académiques. Que ce soit des intercommunales, Noshaq, l’ULiège, des pôles de compétitivité ou encore de nombreuses entreprises, il y en a en tout cas pour tous les goûts.

Des projets très variés

Citons comme exemples la volonté d’implanter le télescope Einstein en métropole liégeoise, de faire de Chertal un hub énergétique industriel, de réussir la reconversion des sites d’ArcelorMittal à Seraing et Marchin, de créer un pôle d’excellence Liège Home Care/Silver Economy, de postuler à l’obtention de différents labels à vocation internationale, de faire de Liège “la” destination medtech, de construire une nouvelle offre immobilière pour accueillir les entreprises des sciences de la vie (Giga Park), d’inscrire la métropole liégeoise dans une hydrogen valley, de convertir le Grand Palais de l’écoquartier de Coronmeuse en hub énergétique, d’implémenter un “MolenGeek” en métropole liégeoise ou encore d’affirmer Liège dans le domaine de l’IT.

“Tous ces projets sont de natures différentes et à des niveaux de maturité différents”, explique Jean-Christophe Peterkenne, qui prévoit d’élargir l’équipe du GRE qui compte aujourd’hui cinq personnes en y ajoutant deux profils supplémentaires, histoire de parvenir à relever ces défis. “Ils sont très représentatifs des besoins liégeois. J’ai été surpris par la variété des projets et les ambitions des différents porteurs. Ils sont vraiment demandeurs d’avoir un projet commun sur lequel se reposer. Nous ne nous sommes pas trompés sur l’opportunité de repartir dans un projet collectif. Tous les politiques liégeois au sein du GRE-Liège, quelle que soit leur couleur, sont partie prenante et soutiennent la démarche.”

10.000 emplois dans les sciences du vivant

Les partis politiques pourraient d’ailleurs s’appuyer sur cette feuille de route lors des prochaines élections. Mais politiser la démarche n’est pas vraiment l’objectif et l’idée est de dépasser les clivages. “Ce n’est pas le GRE qui va mener les projets à terme, enchaîne Jean-Christophe Peterkenne. Nous sommes là pour nous assurer que cette liste ne restera pas lettre morte. Nous voulons surtout faire converger les moyens, réunir les partenaires et faciliter la réalisation des dossiers. Et réaffirmer la métropole liégeoise sur le plan socio-économique en étant prêt pour affronter l’avenir.”

“L’envie est là, les acteurs sont mobilisés, il faut maintenant passer à l’action!”

Les 60 projets seront évalués chaque année de manière à déterminer la façon de résoudre les obstacles. Certains ne se rendent pas compte que nous avons des champions de l’IT à quelques kilomètres l’un de l’autre. Philippe Lallemand, président du conseil d’administration de NRB, appelle donc, par exemple, à créer un véritable écosystème IT. Nous allons nous y atteler. De même, Liège est également une place forte dans le domaine des sciences du vivant, où nous nous donnons l’objectif de passer de 3.500 à 10.000 emplois d’ici 2030. L’envie est là, les acteurs sont mobilisés, il faut maintenant passer à l’action! C’est très enthousiasmant!”

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