Frédéric Panier (AKT): “Les entrepreneurs wallons regorgent d’idées pour créer de l’activité” 

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le nouveau président de l’organisation patronale wallonne ne nie pas les difficultés de l’heure. Mais il insiste: rencontrer les entrepreneurs donne de l’optimisme pour la Wallonie. Aux esprits chagrins, il rétorque: 180 000 emplois ont été créés depuis vingt ans. 

Frédéric Panier, CEO de AKT (ex-Union wallonne des entreprises), est l’invité de notre Trends Talk, qui passe en boucle ce week-end sur Canal Z. Cet ancien consultant de McKinsey a pris la tête de l’organisation fin septembre, après le départ surprise de Cécile Neven pour le gouvernement wallon. 

Comment a débuté son aventure? “Ces deux mois et demi sont passés à toute vitesse, dit-il. C’est très énergisant. Du jour au lendemain, vous rencontrez toute la Wallonie et tout l’entrepreneuriat wallon. Cela donne beaucoup d’optimisme pour la Wallonie. Les entrepreneurs me parlent évidemment de leurs problèmes: le coût de l’énergie, les coûts du travail, la concurrence internationale de plus en plus forte… Mais en même temps, ils regorgent d’idées pour créer de l’activité, de l’emploi et décarboner l’économie. Cela démontre qu’en Wallonie, il y a beaucoup de potentiel.” 

“Passionné de la Wallonie” 

Frédéric Panier est un ancien consultant de McKinsey, spécialisé dans les questions de formation et d’emploi. Cela le définit-il? “Je suis avant tout un passionné de la Wallonie depuis mon enfance, dit-il. Depuis mon adolescence, ce qui est accroché à mon coeur, c’est de contribuer modestement au redressement de la Wallonie. J’ai grandi entre Namur et Charleroi, le long de la Sambre, entre la Basse Sambre qui a subi tous les effets de la désindustrialisation et Namur, qui ne se porte pas trop mal économiquement. Vivant entre ces deux mondes, je me suis dit depuis toujours que l’on peut faire mieux pour cette Région.” 

C’est l’enjeu wallon par essence. “J’ai une double conscience chevillée au corps, économique et sociale, souligne Frédéric Panier. Il est essentiel de préserver l’Etat social dans une Région où le taux de chômage et de pauvreté reste élevé. Mais si on veut le protéger, il faut redévelopper notre économie. Le meilleur moyen pour arriver, c’est soutenir le secteur privé et les entreprises.” 

“180 000 emplois” 

Depuis son arrivée, le nouveau CEO d’AKT le martèle: les entreprises ne sont pas les “méchantes” que l’on présente trop volontiers. “C’est un de mes grand crédo qui n’est pas forcément naturel, dit-il. Je viens d’un monde familial où l’on regardait le monde de l’entreprise de façon négative, comme souvent en Wallonie, avec le soupçon qu’elles visent à s’enrichir en licenciant. Ce n’est pas étonnant que l’on pense comme ça parce que nous sortons de trente années où nous avons désindustrialisé et où on a eu beaucoup de pertes d’emplois.” 

Pour autant: “Depuis vingt ans, chaque année, en Wallonie, les entreprises sont créatrices d’emplois. Plus de 180 000 emplois créés depuis vingt ans! Il y a une comparaison qui me marque toujours: l’emploi public est pratiquement équivalent en Wallonie et e Flandre, par contre, l’emploi privé se situe à 21 pour cent habitants en Wallonie contre 29 en Flandre. Si on change ça, c’est là que l’on redresse la Wallonie.” 

Un Trends Talk inspirant, à ne pas manquer. 

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