Economie : la Wallonie un peu plus optimiste que la Flandre

Drapeau belge le coq hardi sur fond de ciel bleu et drapeau flamand du lion
© Belga
Pierre-Henri Thomas
Pierre-Henri Thomas Journaliste

La BNB vient de publier pour la première fois une enquête auprès de chefs d’entreprises de trois régions. L’économie belge montre une belle résistance aux chocs. Et les patrons wallons semblent même les plus optimistes des trois régions.

« C’est un peu notre livre beige, affirme Geert Langenus. L’économiste de la Banque nationale (BNB) fait référence au « Beige Book » de la Réserve fédérale américaine, qui est un résumé d’une enquête réalisée plusieurs fois par an auprès d’économistes, d’experts, de chefs d’entreprises américains que l’on interroge en profondeur sur l’état des affaires et de l’économie du pays. Et bien, la BNB a désormais son livre beige. Pour la première fois, elle vient de publier le résultat d’une enquête qualitative réalisée auprès d’une quarantaine de chefs d’entreprise des trois régions. Une étude qui viendra compléter deux fois par an les traditionnelles enquêtes de conjoncture mensuelle. Celles-ci sont réalisées auprès d’un échantillon bien plus grand (plusieurs milliers de répondants), mais à qui on ne peut pas évidemment demander d’expliciter leur réponse.

Alors, que dit ce nouveau « livre beige » ?

L’inflation a passé un cap

 « Ce qui ressort de nos interviews est que même si l’environnement devient incertain, les conditions économiques se sont améliorées et l’inflation a passé un cap, observe Christopher Warisse, économiste de la BNB. « Les chefs d’entreprises ont globalement fait état d’une hausse de l’activité au deuxième trimestre et leurs attentes pour le troisième trimestre sont en hausse, même si on observe un certain ralentissement ».

Il apparaît aussi que l’on a stoppé la mécanique infernale qui voulait que la hausse des matières premières et des éléments entrant dans la fabrication (« les intrants ») se traduisent pas une hausse des prix en spirale. « La hausse des coûts via une hausse des prix de leurs intrants se normaliserait pour le moment. Deux éléments jouent ici : l’effacement progressif des perturbations dans les chaines d’approvisionnement mondiales et la baisse des prix de l’énergie », observe Christopher Warisse qui ajoute que « les entreprises nous ont également affirmé qu’il était de plus en plus difficile de transmettre cette hausse dans leur prix de vente.  Si cela se confirme, on peut s’attendre à une nouvelle diminution de l’inflation ».

Par ailleurs, la majorité des entrepreneurs interrogés n’ont pas la volonté de réduire leur plan d’investissement, et du côté de l’emploi, la situation reste favorable : « les entreprises ont maintenu voire augmenté leur personnel, et les perspectives pour le troisième trimestre de cette année sont également stables ».

Ce sentiment relativement positif se traduit d’ailleurs dans les chiffres du PIB. « Les hausses salariales et l’impact de la crise de l’énergie semblent avoir pu être digérés pour le moment, souligne Geert Langenus qui rappelle que le PIB belge, au premier trimestre, affiche une hausse de 0,5% par rapport au trimestre précédent, ce qui est supérieur à la moyenne de la zone euro. « La croissance repose surtout sur la demande intérieure. Mais cela ne donne pas d’informations sur d’éventuels désavantages en termes concurrentiels à plus long terme », ajoute Geert Langenus.

La Wallonie un peu plus positive

Au niveau régional,  le sentiment des entreprises  est  positif en ce qui concerne leur situation actuelle et leurs perspectives d’activité,  « peut -être un peu plus en Wallonie », observe Tomas De Keyzer économiste auprès de la BNB. Certes l’échantillon de cette enquête est petit, mais cela vient conforter l’analyse de l’Union wallonne des entreprises. Le titre de la dernière évaluation économique de l’UWE était en effet  “Stabilisation avant la reprise”. Un titre plus optimiste que la communication du Voka, souligne la BNB. L’association patronale flamande souligne en effet qu’environ 25 % de ses membres ont revu à la baisse leurs perspectives de croissance et que « pour le deuxième trimestre de cette année, les entreprises interrogées ne s’attendent pas à une augmentation du chiffre d’affaires ».

Idem en ce qui concerne les plans d’investissement : l’UWE table sur « une expansion prudente », alors que le  Voka s’attend à une  stagnation de l’investissement.

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