Chez Ecolo, le déni n’aidera personne

Samuel Cogolati et Marie Lecocq - BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK
Baptiste Lambert

Qu’on ne s’y trompe pas. Ces élections communales sont une nouvelle claque pour Ecolo, qui va perdre 5 maïorats symboliques et se faire éjecter de nombreuses majorités. Mais le nouveau duo à la tête des Verts préfère jouer “la positive attitude”.

Dimanche soir, les co-présidents d’Ecolo, Marie Lecocq et Samuel Cogolati, affichaient un sourire crispé. La Bruxelloise qualifiait les résultats “de rebond positif par rapport au 9 juin“, son collègue wallon estimait qu’Ecolo avait “déjoué les pronostics les plus pessimistes“.

Bien sûr, ce nouveau duo est en place depuis seulement quatre mois et ne pouvait pas faire de miracles. Mais nier l’évidence est-il un bon point de départ pour une reconstruction ? Ecolo a peut-être arrêté la saignée par rapport à juin, mais le verdict par rapport à 2018 est sans pitié : Ecolo perd ses trois maïorats dans la capitale, à Forest, Watermael-Boitsfort et Ixelles. À Bruxelles-Ville, les écologistes sont renvoyés dans l’opposition.

En Wallonie, ce n’est pas mieux. Ecolo perd son fief à Ottignies-Louvain-La-Neuve, barré par une alliance entre le MR et Les Engagés. Julie Chantry doit lâcher son poste de bourgmestre. Il en est de même à Amay où Jean-Michel Javaux est contraint de faire un pas de côté. Ecolo est en proie à un recul généralisé dans quasiment toutes les communes et dans toutes les provinces wallonnes. À Namur, les Verts sortent de la majorité.

Ce qui frappe, c’est le contraste avec le PS. Le parti de Paul Magnette a fait mieux que sauver les meubles dans ses bastions. Un Parti socialiste qui a fait amende honorable en juin dernier, se désignant clairement comme le perdant des élections. Mais par la suite, il s’est très vite remobilisé, en repartant sur ses fondamentaux : le pouvoir d’achat. Il faut dire que la majorité régionale MR/Engagés lui a donné des munitions, ce dont Ecolo a pu ou su moins profiter. Dimanche soir, le président du PS a pavoisé, tout en reconnaissant que la reconstruction de son parti n’était pas terminée. Il s’y attèlera durant les cinq prochaines années. Comme l’ont fait Les Engagés sous la précédente législature.

Chez Ecolo, cette remise en cause profonde n’est pas très claire à ce stade. Le jeune duo qui a succédé à Rajae Maouane et Jean-Marc Nollet semble agir dans une forme de continuité, sans rupture. L’écologie populaire qu’ils tentent d’imprimer n’a visiblement pas encore pris. En juin dernier, Ecolo s’est sans doute perdu dans les thématiques géopolitiques et “woke”, au détriment de l’écologie pure et dure. Les Verts n’ont peut-être pas perdu de crédibilité auprès de leurs militants, mais certainement auprès de leurs électeurs. Le chemin sera long pour les récupérer. Mais le contexte moins favorable aux causes climatiques ne peut pas tout expliquer.

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