Vers une hausse des impôts ? La BNB le suggère…

© Belga

La croissance belge reste bien en-deçà de la croissance moyenne de la décennie précédente, déplore la BNB dans ses prévisions publiées mercredi, qui table sur une croissance de l’économie belge de 1,3 % cette année et de 1,7 % en 2011. Insuffisant pour rencontrer les objectifs du pacte de stabilité… Guy Quaden, gouverneur de la Banque nationale, suggère dès lors une hausse de l’imposition. Au grand agacement du SNI.

La Banque nationale de Belgique table sur une croissance de l’économie belge de 1,3 % cette année et de 1,7 % en 2011, selon des prévisions publiées mercredi. “La situation en Belgique est encourageante mais pas enthousiasmante, a commenté mercredi son gouverneur, Guy Quaden. La croissance reste encore bien en-deçà de la croissance moyenne de la décennie précédente.”

En 2010, le redressement de l’activité économique, amorcé à la mi-2009, serait essentiellement porté par l’accroissement des exportations (+ 6,4 %). En revanche, la contribution de la demande intérieure devrait demeurerait “très modeste” en 2010, avant néanmoins de se renforcer dans le courant de 2011 pour devenir le principal moteur de la croissance du PIB. Les investissements des entreprises devraient continuer à fléchir en 2010 (- 1,5 %) et ne devraient croître qu’en 2011, de seulement 1,2 %.

L’économie a connu en 2009 sa pire année de la décennie car les ménages craignaient pour leur épargne et leur emploi. “On s’attend cette année à une légère hausse de la consommation et à une légère baisse du taux d’épargne”, a résumé Guy Quaden.

Selon la BNB, le recours au chômage économique, notamment, a permis de limiter à 38.500 les pertes d’emploi en 2009. Cette année, 12.900 emplois devraient être supprimés tandis que 2011 donnerait lieu à la création de 8.200 emplois. L’augmentation de la population active poussera toutefois le taux de chômage vers le haut: de 8,3 % en 2010 à 8,8 % en 2011.

Banque nationale : le gouverneur suggère une hausse de l’imposition

Guy Quaden a dès lors suggéré une hausse de l’imposition : “Je ne connais aucun programme d’assainissement qui se soit fait sans une hausse de certaines recettes. Ni en Belgique ni dans un autre pays.” Le gouverneur de la BNB n’a, selon lui, “aucun tabou, à part une hausse des charges fiscales ou parafiscales sur le travail car celles-ci sont déjà parmi les plus élevées en Belgique”.

La Belgique devra fournir des efforts d’assainissement car le déficit atteindrait 5 % du PIB cette année, et même 5,3 % en 2011, prévient la BNB. Ce déficit est plus élevé que les prévisions du Bureau du plan. L’objectif du pacte de stabilité est un déficit de 4,8 % en 2010 et de 4,1 % en 2011. D’ici à 2015, le déficit belge doit atteindre l’équilibre.

Guy Quaden a plaidé d’abord pour une réduction des dépenses publiques mais n’a pas écarté des mesures fiscales supplémentaires. Le gouverneur estime aussi qu’il faut améliorer le potentiel de croissance économique du pays. Cette stimulation peut se faire, selon lui, par l’activation des chômeurs, le contrôle des coûts salariaux et davantage de concurrence dans des secteurs spécialisés comme l’énergie et la distribution. “La modération salariale est à régler entre partenaires sociaux mais il existe une règle pour le maintien de la compétitivité, a-t-il encore précisé. J’espère que les partenaires sociaux respecteront cette règle.”

Le gouverneur de la Banque nationale, s’il ne s’est pas exprimé sur le résultat des dernières élections teintées de communautaire, a appelé le monde politique à former rapidement un gouvernement : “Il n’y a pas encore d’agitation sur les marchés financiers. Il est normal qu’il faille un certain temps pour former un gouvernement après les élections. C’est d’ailleurs le cas aussi aux Pays-Bas. Mais cela ne doit pas prendre trop de temps quand même. J’espère qu’on ne va pas réitérer l’expérience de 2007.”

Plan d’assainissement budgétaire : “Pas de nouvelles taxes !” (SNI)

“Nous sommes déjà assez taxés : une hausse des taxes n’est donc pas la voie à suivre, surtout quand les économies concurrentielles font tout pour être attractives du point de vue fiscal !”, a réagi Christine Mattheeuws, présidente du Syndicat neutre pour indépendants.

“Nous sommes d’accord qu’il faut réduire les dépenses, a-t-elle ajouté. La nouvelle législature doit être placée sous le signe de l’austérité. En premier lieu, l’Etat doit donner le bon exemple. Une étude récente a montré que notre pays compte 70.000 fonctionnaires de trop. Si nous faisons quelque chose à cela, nous pouvons déjà épargner une belle somme.”

Pour le SNI, une hausse des impôts est “un tabou” : “Le gouverneur de la Banque nationale semble cependant oublier qu’une augmentation d’autres impôts effraiera les investisseurs étrangers et mènera à des épargnes dans les petites entreprises. Si celles-là doivent payer plus d’impôts, elles devront épargner dans d’autres domaines et cela a des implications pour leur personnel. Une hausse des impôts signifiera donc plus de chômeurs et une réduction du pouvoir d’achat.”

Le SNI estime par ailleurs qu’il faut mettre plus de monde au travail et que cela permettra de “dépenser moins et d’obtenir plus de recettes”.

Trends.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content