Van Overtveldt présente les priorités fiscales et financières du gouvernement Michel I

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Le ministre des Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA), a présenté mardi à la Chambre sa note de politique. Devant les députés, il a défendu les priorités financières et fiscales du gouvernement Michel I. Les débats se poursuivront mercredi.

M. Van Overtveldt a notamment répété son intention de “valoriser” la participation de l’Etat dans Belfius “au moment approprié”, sans toutefois se fixer d’échéance pour l’opération. Il a plaidé pour le maintien en Belgique d’un “secteur financier diversifié”, dans le cadre duquel des “opérations de niche doivent être conservées à Bruxelles”.

En matière d’impôt des sociétés, le ministre des Finances a souligné à nouveau l’intention du gouvernement d’assurer la stabilité fiscale tout au long de la législature et de “supprimer ainsi un facteur d’incertitude” pour les entreprises. Le taux de l’ISOC reste élevé, a-t-il noté, mais “il existe des possibilités de le réduire grâce à diverses mesures, notamment les intérêts notionnels”. Ce régime de déduction restera en place.

M. Van Overtveldt s’est encore dit disposé à étudier les conséquences budgétaires d’une extinction du fonds de vieillissement. Lancé en 2001 par le gouvernement Verhofstadt pour préparer la vieillissement de la population, ce fonds n’a pas jamais été suffisamment alimenté. La N-VA a déposé récemment une proposition de loi visant à la supprimer.

De façon plus anecdotique, M. Van Overtveldt a assumé avoir prédit la fin de l’euro, dans un livre publié fin 2011. Alors qu’il était encore rédacteur en chef de Knack et de Trends Magazine, il jugeait alors vraisemblable un éclatement de la zone euro, faute de réformes. L’histoire lui a donné tort, mais la fin de l’euro était à l’époque un scénario envisagé très sérieusement par plusieurs pays européens, notamment l’Allemagne, a-t-il rappelé mardi.

S’il reste pour lui “évident que nous allions vers la fin de l’euro”, c’était surtout de “l’euro tel que nous le connaissions” qu’il était question. Les réformes adoptées depuis lors (union bancaire, consolidation des finances publiques, etc.) ont fondamentalement changé le visage de l’union monétaire, a-t-il dit en substance. Le ministre des Finances a été questionné pendant deux heures par des députés de la majorité et de l’opposition. Beaucoup l’ont interrogé sur le “tax shift” annoncé par le gouvernement, dont les contours restent encore flous.

Ahmed Laaouej (PS) lui a reproché son “aveuglement” en matière de politique budgétaire, “qui nous fait prendre d’énormes risques”. Les mesures affectant le pouvoir d’achat des citoyens pèseront sur la demande intérieure et sur la croissance, a-t-il dit. M. Laaouej a également dénoncé la “posture idéologique” du ministre sur la revente de Belfius, une banque qui pourrait distribuer des dividendes à l’Etat tout en devenant un “bras financier” pour appuyer les politiques publiques, a-t-il dit.

La tutelle envisagée sur l’ISI, la révision de dispositions anti-abus et le portée de la taxe de transparence sont quelques-uns des autres aspects évoqués, provoquant parfois quelques échanges tendus entre majorité et opposition.

M. Van Overtveldt, qui devait s’absenter à 18H30, n’a toutefois pas répondu aux questions. Les débats se poursuivront mercredi.

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