Transition énergétique: Scholz s’inquiète d’une “guerre tarifaire” avec Washington

Olaf Scholz.

Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est inquiété mardi des conséquences commerciales du gigantesque plan d’investissement américain sur la transition climatique, jugeant qu’il risquait de déclencher “une énorme guerre tarifaire” en discriminant les entreprises étrangères.

Ratifié cet été, “l’Inflation Reduction Act” mis sur pied par Joe Biden s’affiche comme le plus gros investissement jamais adopté dans la lutte contre le changement climatique. Il prévoit 370 milliards de dollars pour la construction d’éoliennes, de panneaux solaires et de véhicules électriques.

Certaines dispositions créent des remous à l’étranger, notamment le crédit d’impôt pour l’achat d’une voiture électrique construite dans une usine américaine, tout en étant équipé d’une batterie produite aux Etats-Unis.

“Nous allons discuter plus en profondeur de la loi sur la réduction de l’inflation avec nos amis américains”, a déclaré M. Scholz lors d’une réunion des industriels allemands de la fédération d’ingénierie et de mécanique VDMA à Berlin.

“Il ne faut pas que les politiciens de leur pays disent : +Nous faisons maintenant de la protection climatique, chère industrie, avez-vous entendu que nous vous protégeons de la concurrence des autres ?+”, a-t-il ajouté.

“Nous nous retrouverions avec une énorme guerre tarifaire”, a prévenu le chancelier allemand, appelant à une coopération internationale plus étroite sur les mesures de protection du climat et le commerce.

M. Scholz, dont le pays abrite les géants de l’automobile Volkswagen, BMW et Mercedes, n’a pas précisé les aspects des plans de Joe Biden auxquels il s’oppose.

Ces dernières semaines, des responsables de l’Union européenne se sont toutefois élevés contre les crédits d’impôt prévus par les États-Unis pour le marché national des véhicules électriques, qui, selon eux, désavantageraient injustement les voitures électriques fabriquées ailleurs.

Le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, a déclaré le mois dernier à Bloomberg que les 27 s’inquiétaient “d’un certain nombre d’éléments discriminatoires”, ajoutant que l’UE évaluait si la nouvelle loi américaine violait les règles de l’Organisation mondiale du commerce.

L’Allemagne est elle-même la cible de critiques pour son important plan d’aides énergétiques de 200 milliards aux ménages et aux entreprises. Ses partenaires européens craignent notamment des distorsions de concurrence.

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