Simplifier le jeu politique belge et… tout faire pour sauver le Premier De Croo

Le Premier ministre, Alexander De Croo, fait la course en tête, pas son parti. © belga
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’Open VLD propose de nouvelles règles pour éviter le blocage après les élections et… donner une chance à l’actuel Premier ministre de rempiler. Il fait la course en tête, pas son parti.

L’Open VLD, parti du Premier ministre Alexander De Croo, avance sur le terrain du renouveau démocratique, alors que la défiance est toujours plus grande dans la population à légard de notre démocratie. Il propose une série de mesures pour simplifier le jeu et éviter un blocage XXL après les élections de 2024.

Egbert Lachaert, président des libéraux flamands, résume cela comme suit: “Donner aux citoyens un impact direct sur la formation du gouvernement. Le candidat le plus populaire – dans une circonscription fédérale – aura l’initiative de former un gouvernement et devient alors Premier ministre. Fixez un délai pour éviter des longues formations sans solutions et impasses.”

Un monstre du Loche Ness

L’idée relance donc la perspective d’une circonscription fédérale, qui s’apparente à un monstre du Loch Ness en politiqe belge. Sur le papier, l’idée est séduisante et très cohérente: on donnerait aux électeurs la possibilité de choisir un certain nombre d’élus par-delà la frontière linguistique. Ce faisant, on lui donnerait également la possibilité de peser sur le choix du Premier ministre.

Pourtant, chaque tentative de faire adopter un tel système s’est heurté à des intérêts partisans: certains partis, PS en tête, craignent que cela ne fausse le jeu ou que cela favorise les Flamands, majoritaires.

Sauver le soldat De Croo

Dans le cas de cette proposition de l’Open VLD, il y a également une dimension conjoncturelle évidente.

Dans tous les sondages d’opinion, comme en témoigne le récent baromètre Le Soir/RTL/Ipsos, le Premier ministre, Alexander De Croo, figure dans le trio de tête des personnalités les plus populaires du pays. Son style et son souci de l’intérêt général scorent dans l’opinion – même si certains lui reprochent son manque de courage politique.

Dans le même temps, son parti, l’Open VLD, ne cesse de s’écraser dans les mêmes sondages: lors du dernier baromètre, il passait même sous la barre des 10% en Flandre. S’il pourra éventuellement compter sur le score du MR en Belgique francophne pour prétendre à participer à une majorité fédérale, le parti dEgbert Lachaert n’en voit pas moins le signe d’une urgence absolue.

Or, Alexander De Croo a déjà annoncé qu’il était candidat à un deuxième mandat au Seize. Pour y arriver, une telle “élection directe” n’est-elle pas le seul moyen? CQFD.

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