Rome, Paris et Berlin pour une réglementation “favorable à l’innovation” de l’intelligence artificielle
La réglementation de l’UE concernant l’intelligence artificielle (IA) qui doit être encore adoptée devra être “favorable à l’innovation”, ont demandé lundi des ministres italien, français et allemand, réclamant des investissements majeurs dans ce secteur.
Les ministres français et allemand de l’Economie, Bruno Le Maire et Robert Haneck, ainsi que le ministre italien des Entreprises, Adolfo Urso, ont salué dans un communiqué “les progrès” de l’UE en vue de l’adoption de la réglementation sur les systèmes d’IA. Cependant, ils ont réclamé “une approche favorable à l’innovation (…) qui réduit les charges administratives inutiles pesant sur les entreprises et susceptibles d’entraver la capacité d’innovation de l’Europe”.
“Cette technologique stratégique aura des conséquences importantes pour notre force industrielle, (notre) productivité et (notre) compétitivité“, précise le communiqué, les trois ministres demandant que l’IA soit “au coeur” de la politique industrielle de l’UE. Ces derniers soutiennent également “la formation d’un solide écosystème européen de capital-risque afin de permettre aux entreprises innovantes de recevoir le financement dont elles ont tant besoin pour accélérer leur croissance”.
M. Le Maire a pour sa part déploré la faiblesse des investissements privés européens dans le domaine de l’intelligence artificielle, surtout par rapport aux chiffres américains et chinois. “L’investissement privé dans l’intelligence artificielle atteint, selon les chiffres 2022, aux Etats-Unis 50 milliards d’euros, en Chine 10 milliards d’euros et en Europe cinq milliards d’euros“, a-t-il assuré.
L’UE espère conclure avant la fin de l’année le premier règlement au monde visant à encadrer et protéger l’innovation dans l’IA, même s’il n’entrera pas en application, dans le meilleur des cas, avant 2026.
Ces réunions des ministres des trois plus importantes économies de l’UE ont débuté en juin à Berlin avec une rencontre consacrée à l’accès aux matières premières essentielles et se poursuivront à Paris en janvier prochain. Celle de Rome s’est déroulée peu avant un sommet au Royaume-Uni -mercredi et jeudi- auquel participeront dirigeants politiques, représentants du secteur de la technologie et chercheurs pour discuter de l’essor fulgurant de l’IA.
L’objectif britannique, a minima, est de parvenir à une “compréhension commune des risques”, faute de politique commune : l’Union européenne a choisi de réglementer tandis que Londres ne souhaite pas en l’état réguler.
Aux Etats-Unis, Joe Biden doit annoncer lundi une vaste série de mesures pour réglementer l’IA.