Quelles prévisions pour 2018 sont devenues réalité?

Donald Trump et Theresa May. © reuters
Daniel Franklin The Economist - Editeur exécutif et diplomatique. 

“Nos prévisions de l’année dernière auraient pu être plus audacieuses”, affirme Daniel Franklin, rédacteur en chef de l’édition spéciale The World in 2019 du magazine The Economist.

Il y a un an, notre boule de cristal a prédit de nombreuses tendances qui ont largement occupé le devant de la scène en 2018. On peut citer comme exemples une économie mondiale relativement puissante, un président Trump pour le moins dérangeant, tout un cirque à propos de l’arsenal nucléaire nord-coréen, une méfiance accrue envers la Chine, une crise diplomatique liée au Brexit et une opposition croissante aux géants de la technologie. Mais nos prévisions auraient pu être plus audacieuses car 2018 a encore été une année où l’impensable est devenu réalité.

Trump

Prenons le cas de Donald Trump. Il s’est attelé à détruire l’ordre mondial. Le président américain a vilipendé des alliés comme l’Allemagne et le Canada, courtisé Vladimir Poutine et déclenché une guerre commerciale avec la Chine. Nous pensions qu’il allait se contenter de critiquer l’accord sur le nucléaire iranien mais il a annoncé le retrait des États-Unis. Selon nous, une réconciliation avec le leader nord-coréen Kim Jong-un était invraisemblable. Jamais nous n’aurions imaginé que le locataire de la Maison-Blanche participerait à un sommet à Singapour en compagnie de celui qu’il surnommait “Little Rocket Man” (“Nous sommes tombés amoureux”, a-t-il déclaré).

Brexit

Nous avions mis en garde contre les difficultés qu’engendrerait le Brexit et le risque de voir les Tories préférer une absence d’accord à un mauvais accord. Mais c’était sous-estimer l’attitude chaotique des Britanniques lorsqu’ils négocieraient entre eux et avec l’Europe les conditions de leur départ.

Pétrole

Nous avions prévu une année prospère pour l’économie américaine, mais pas des marchés financiers en si grande forme qu’ils ont démenti jusqu’à présent notre inquiétude quant aux risques de cette embellie prolongée. Selon nos prévisions, le prix du pétrole fluctuerait autour des 50 dollars le baril. Fin septembre, il a culminé à 85 dollars le baril, soit son plus haut niveau en quatre ans.

Acteurs

En ce qui concerne les personnages éminents, nous avions vu juste en prédisant que certaines têtes allaient tomber, quand on pense au limogeage de l’Américain Rex Tillerson et à la démission de Jacob Zuma en Afrique du Sud. Mais nous avons eu tort de croire que des dirigeants comme Robert Mugabe au Zimbabwe (et Arsène Wenger à Arsenal) resteraient en place. Pour nous, une coalition populiste avec Matteo Salvini et Luigi di Maio n’avait quasiment aucune chance de prendre le pouvoir en Italie.

Quelle leçon peut-on tirer pour 2019 ? On peut s’attendre à une dislocation. Et prenez garde si vous vous appelez Nicolás Maduro, Theresa May ou Angela Merkel, voire Donald Trump.

Traduction : virginie·dupont·sprl

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