Quatre ans de prison pour le dirigeant d’un quotidien financier chinois

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Shen Hao, l’emblématique ex-dirigeant d’un des quotidiens financiers les plus réputés de Chine, a été condamné jeudi à quatre ans de prison pour des actes supposés de corruption, alors que Pékin durcit ostensiblement sa mainmise sur le secteur des médias.

L’ancien président du groupe “21st Century Media Co.” a été reconnu coupable d’extorsion et de chantage, de “transactions forcées”, et d’avoir abusé de ses fonctions pour des gains personnels, a indiqué un tribunal shanghaïen sur son compte de micro-blog officiel.

Son groupe de presse possède le “21st Century Business Herald”, un journal financier au ton libéral, réputé pour ses enquêtes et révélations sur le monde des affaires. Shen Hao avait lui-même été dans le passé une figure reconnue du journalisme d’investigation.

M. Shen fait partie des trente responsables du groupe interpellés depuis l’an dernier, dans une vague d’arrestations très médiatisée. Ils étaient accusés d’avoir participé à des pratiques d’extorsion, avait alors rapporté la presse d’Etat. Le journal financier était accusé d’avoir réclamé d’importantes sommes d’argent en échange de la publication d’informations “positives”, tout en menaçant les entreprises et individus récalcitrants de faire paraître sinon des articles au vitriol.

Les suspects auraient également forcé certaines entreprises à placer des publicités ou à signer des contrats de coopération pour des montants exorbitants.

Ces accusations font écho à des pratiques anciennes dans les médias chinois, où des “enveloppes rouges” sont remises aux journalistes pour s’assurer un traitement favorable ou faire retirer des articles compromettants.

Pékin affiche son intention de combattre les pratiques “d’extorsion” dans le secteur des médias. Cette politique s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne anti-corruption.

Cependant, la vague d’arrestations visant trois dizaines de responsables et journalistes du 21st Century a exacerbé les craintes d’une répression accrue contre les médias les plus “libéraux”.

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