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Pour un Charlie Hebdo dans chaque cartable

L’attaque sanglante survenue hier à la rédaction de Charlie hebdo suscite un émoi sans précédent en Europe. Après l’horreur, l’incrédulité, les hommages, vient ou viendra le temps de la réflexion quant à l’appréhension de ces ignobles événements, tant sur le plan individuel que collectif.

Le premier constat, c’est que cette guerre – car c’en est une – avec ce qu’elle a de latent, de diffus, d’insidieux, est tout simplement impossible à contenir. Elle s’insinue, avec de plus en plus de force, dans tous les pans de la société, dans toutes les régions du monde, et aucun armistice ne pourra malheureusement y mettre un terme.

Nous ne sommes pas dans un conflit binaire où deux opposants croisent le fer jusqu’à ce que l’un arrache une victoire, par la force, la raison ou les deux. Nous assistons à l’avènement d’une nouvelle forme de culture, celle de la terreur, qui est en marche, qui s’enseigne, qui se transmet, qui rassemble (c’est en tout cela d’ailleurs qu’elle peut être qualifiée de culture) et qui est en train de conquérir le monde.

La diversité culturelle est ce qui fait la richesse de notre société, et cette diversité ne peut être préservée que par l’intermédiaire d’un système d’éducation solide, chargé d’au moins deux missions : celle de transmettre les valeurs propres à chaque culture et celle d’apprendre à ses représentants le respect des autres cultures.

La culture de la terreur dont nous avons eu une nouvelle démonstration hier est donc en ce sens une culture mutante, destructrice, à l’encontre de laquelle il faudra paradoxalement être fermement intolérant. Sans pour cela céder à la peur, la haine ou le repli sur soi, qui sont autant d’autres menaces à l’encontre de la diversité et de la pluralité de notre société.

La diversité culturelle ne peut être préservée que par l’intermédiaire d’un système d’éducation chargé de transmettre les valeurs propres à chaque culture et d’apprendre le respect des autres cultures.

Eduquer, plus et mieux, donner le goût de la connaissance, de la créativité, du débat mais aussi et surtout de la tolérance : voilà la seule façon pour l’Europe, berceau de la démocratie, continent pluriel par excellence, de préserver sa ou plutôt ses cultures. Et d’assurer ainsi la prospérité de ses membres.

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