Politique à la loupe: remède communal aux embouteillages, une proposition de décret de Marie-Martine Schyns (cdH)
En 2021, nous mettrons en lumière chaque mois le travail d’un de nos parlementaires. Pour démarrer la série, voici une proposition de décret de M.-M. Schyns sur “la gestion du temps social”.
“Entre nous, nous l’appelons le décret ‘chasse au temps perdu’.” Ce temps perdu, c’est celui passé dans les bouchons sur le chemin de l’école ou du travail. La députée wallonne Marie-Martine Schyns (cdH) est convaincue qu’il y a moyen de le réduire significativement, en modifiant intelligemment nos habitudes. “Evidemment, si tout le monde se met en route entre 8 h et 8h30, c’est compliqué, dit-elle. Mais en organisant autrement nos déplacements, nous pouvons trouver des solutions.” Elle a donc déposé une proposition de décret visant à “rationaliser les déplacements entre le domicile et le lieu de travail“.
Elle avance deux pistes à cet effet. La première met en avant la notion de “gestion du temps social”, avec le développement d’une coordination des heures de travail – auprès des employeurs publics et privés – afin d’éviter les trop fortes congestions aux heures de pointe. “Cela ne concerne pas que les grandes villes, précise Marie-Martine Schyns. Chez moi, à Herve, une bourgade de 17.000 habitants, on accueille 4.000 élèves chaque matin. C’est complètement engorgé à certaines heures alors que nous sommes dans une zone mi-rurale.”
Elle préconise une coordination au niveau d’une ou plusieurs communes, qui réunirait les entreprises, les écoles, les administrations, les sociétés de transport et peut-être d’autres acteurs encore. Le fait que de plus en plus de Belges télétravaillent une partie de la semaine est, selon Marie-Martine Schyns, “un curseur” utile pour réguler les déplacements. La formule de la semaine des quatre jours peut être un autre curseur. “De telles concertations se font déjà de manière informelle, précise la députée. On peut maintenant structurer tout cela et avoir une vraie collaboration pour rendre nos déplacements plus fluides.” Sa proposition de décret invite à lancer un appel à projets à destination des communes. Celles-ci bénéficieraient d’une subvention pouvant aller jusqu’à 100.000 euros pour concrétiser cette “gestion du temps social”.
Déployer les espaces de coworking
La seconde piste de la députée cdH concerne les espaces de coworking. Quel est le rapport avec les déplacements? “Le confinement a montré que beaucoup d’entreprises et d’institutions pouvaient fonctionner avec du télétravail, explique notre interlocutrice. Mais les gens y perdaient beaucoup au niveau du lien social. Des espaces de coworking – ouverts tant aux indépendants isolés qu’aux travailleurs du privé, des services publics ou des associations – pourraient compenser cela.” De tels espaces existent déjà, y compris en milieu rural, grâce notamment à des aides régionales. Marie-Martine Schyns invite à “passer à la vitesse supérieure” et stimuler le déploiement de nouveaux espaces de coworking. Elle suit la même logique: un appel à projets et une subvention (150.000 euros maximum) pour l’aménagement et la gestion des projets retenus.
Si elle s’implique dans les questions économiques, en particulier tout ce qui concerne la contribution du monde associatif à l’économie, Marie-Martine Schyns, ancienne ministre de l’Enseignement, reste surtout attentive aux sujets relatifs à l’éducation. “J’ai un peu hésité, confie-t-elle. Souvent les ministres sortant de charge ne reprennent pas les mêmes compétences. Mais j’ai l’habitude ne pas fonctionner comme tout le monde (rires). En tant qu’ancienne enseignante et ancienne ministre, j’ai développé tout un réseau et j’avais envie de continuer à relayer tout ce qui me remontait du terrain. Je le fais de manière, je pense, constructive parce que je sais que décider, ce n’est jamais simple.”
NB: Si le PDF ne s’affiche pas ci-dessous, vous pouvez le consulter ici.
Travaux parlementaires
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