“Paul, si tu t’occupais de l’emploi wallon d’abord!”

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) tacle Paul Magnette, candidat Premier ministre. En Flandre, l’idée du PS au Seize passe mal, à l’heure où l’on conspue à nouveau la mauvaise gestion francophone.

Paul Magnette se verrai bien au Seize, rue de la Loi. La semaine passée, le président du PS a réaffirmé au Soir ce qu’il avait déjà dit: si le PS est premier parti après les élections de 2024, ‘je prendrai mes responsabilités”.

Sauf que l’idée ne passe pas du tout en Flandre. Bart De Wever, président de la N-VA, a déjà asséné un “non” catégorique.

Dimanche, c’était au tour du Premier ministre actuel, Alexander De Croo (Open VLD), de tacler Paulk Magnette.

“Remettre la Wallonie sur les rails”

“Nous sommes à un peu moins de 500 jours des élections, a constaté le libéral flamand sur VTM. Apparemment, M. Magnette travaille là-dessus. Si j’étais lui, je travaillerais sur le gigantesque écart – qui ne cesse de se creuser – entre le nombre de travailleurs en Flandre et le nombre de chômeurs en Wallonie. Le PS a tous les leviers en main pour y remédier.”

Et d’ajouter: “Peut-être que chacun devrait faire son travail. Peut-être devrions-nous faire ce que l’on attend d’un politique.Et pour Paul Magnette, “il s’agit de faire en sorte que la Wallonie se remette sur les rails. En tant que président du plus grand parti de Wallonie, il peut y faire son travail”.

Un malaise en Flandre

L’expression d’Alexander De Croo est significative à plusieurs titre.

Tout d’abord, il est rare que le Premier ministre adopte un ton railleur et polémique. Depuis son arrivée au Seize, il cherche en permanence le compromis. Mais Alexander De Croo est lui-même entré en campagne en affirmant qu’il se verrait bien à la tête d’une Vivaldi 2. Fin de l’année, il est notamment intervenu pour tenter de forcer la main du PS sur les pensions, en vue d’une réforme plus ambitieuse, mais il s’est heurté à l’intransigeance de Paul Magnette.

Ensuite, le ton se durcit en Flandre à l’égard de la Wallonie et de Bruxelles, accusées de laisser filer le budget au détriment de toutes les entités, et de ne pas oeuvrer suffisamment à leur redressement – ce qui n’est pas faux. La N-VA, malmenée à son extrême droite par le Vlaams Belang, remet le confédéralisme sur la table. Et les médias épinglent le fossé grandissant entre Flandre et Wallonie – c’était le dossier de couverture de nos collègues de Trends la semaine dernière. Un exemple? En matière d’impôit des sociétés, par exemple: sur 16,1 milliards d’impôts en Belgique, 10,6 milliards provenaient de la Flandre et un peu moins de 3 milliards de la Wallonie.

Enfin, Alexander De Croo rejoint la ligne portée par Goerges-Louis Bouchez, président du MR. Dans ses interviews et au conseil communal de Mons, celui-ci ne cesse d’attaquer le PS sur son mauvais bilan en matière d’emploi: un taux d’à peine plus de 50% dans certains grandes villes wallonnes.

C’est la campagne, c’est sûr. Cela préfigure-t-il d’autres tensions à venir? Pour rappel, Paul Magnette avait cédé le Seize à Alexander De Croo, en octobre 2000, pour ne pas rendre la Vivaldi trop fragile en Flandre, où elle ne dispose pas de majorité. Interrogé à ce sujet, i lavait répondu avec humour que le poste de Premier ministre “vait été tiré à la courte paille”.

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