Paul De Grauwe: “Il est temps que l’Union Européenne défende les victimes de la globalisation”

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Selon le professeur en économie Paul De Grauwe, on ne doit pas s’étonner que de plus en plus d’Européens tournent le dos à l’UE

Comment l’Union Européenne doit-elle réagir à la décision du peuple britannique de sortir de l’Union Européenne ? Selon l’économiste Paul De Grauwe, c’est la question au centre du débat politique en Europe.

Sur son blog, De Grauwe constate que l’Union Européenne souffre aujourd’hui d’une image très négative, “non seulement au Royaume-Uni, mais aussi dans d’autres parties de l’UE”, ce qui mène à un rejet du projet européen.

Selon l’économiste, cette attitude négative s’explique par l’impuissance de l’Union Européenne à élaborer un mécanisme qui protège les victimes de la globalisation dominante.

Pire même, alors que l’UE a limité le rôle des gouvernements nationaux en tant que régulateur, cette même Union n’a pas suffisamment agi pour reprendre le rôle de protecteur, selon De Grauwe.

Les institutions européennes ont, selon l’économiste, ouvert les portes à la globalisation – “où il n’y a rien de mal en soi”, mais trop peu de moyens sont prévus pour les victimes de la globalisation. La politique sociale est notamment entre les mains des autorités nationales, alors que la capacité d’action de cette politique nationale se voit limitée par des règles fiscales qui ont été imposées par ces même institutions européennes.

En bref, les personnes qui avaient déjà des difficultés, ont rencontré encore plus de difficultés ces cinq dernières années, de par les réformes structurelles imposées, ressort-il. La stagnation économique et la croissance du chômage ont encore plus durement touché les personnes qui avaient déjà été victimes de la globalisation, constate l’économiste. Il ne faudra donc pas s’étonner de ce que la révolte contre la politique des institutions européennes continue également à se propager après le Brexit si l’Europe maintient sa politique d’austérité, prévient De Grauwe.

Selon De Grauwe, les réformes structurelles entraînent une croissance économique bien trop limitée. Si l’Europe désire inverser la tendance, il faudrait, pour commencer, que les investissements publics soient stimulés, selon lui.

Vous pouvez lire l’entièreté de la publication de Paul De Grauwe sur son blog(en anglais.

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