Pas de nouvelles taxes, disaient-ils, sauf…
Le gouvernement De Croo est en conclave et des propositions de taxes nouvelles sont bien sur la table. Outre le budget qui dérape, les ministres cherchent des places d’accueil pour les candidats à l’asile.
Le gouvernement fédéral d’Alexander De Croo a entamé les choses sérieuses. Le conclave budgétaire doit trouver entre 800 millions d’euros et 1,2 milliard pour boucher les trous, un montant qui monterait à 2 milliards afin de mener quelques politiques nouvelles. La fourchette du montant témoigne du bras de fer entre l’aile gauche de la majorité, plus laxiste, et des libéraux soucieux de rigueur budgétaire.
On parle notamment de trouver 2000 places d’accueil pour les candidats à l’asile, histoire de se conformer à l’avis incendiaire du Conseil d’Etat sur la décision visant à ne plus recevoir les candidats masculins. PS et Ecolo avaient vivement critiqué la secrétaire d’Etat à la Migration, Nicole de Moor (CD&V), qui s’obstinait en ce sens. Une première réunion ministérielle a eu lieu mardi à ce sujet.
Taxes, taxes, taxes…
Pour mener à bien cette mission, il faut bien trouver l’argent où il se trouve. A la demande des libéraux, on étudiera bien les gains à faire en matière de dépenses. Chaque ministre est appelé à éplucher ses comptes pour trouver quelques deniers.
Mais cela ne suffira pas, ou du moins faut-il équilibrer cela avec des recetets nouvelles. Autrement dit: des taxes. Le catalogue d’idées en ce sens est connu. Il est déjà question, depuis plusieurs jours, d’une taxe sur les surprofits des banques ou d’une augmentation de la taxe sur les comptes-titres. Des idées rouges et vertes. S’ajoute à cela, selon Le Soir, la piste de taxer les billets d’avion ou les emballages à usage unique.
Pas de taxes nouvelles, disaient-ils… Voilà pourtant la discussion, brûlante. A relire l’accord de gouvernement, cela reste pourtant dans les clous: “Aucune taxe nouvelle ne sera introduite sauf dans le cadre des discussions budgétaires où les équilibres convenus sont respectés (recettes, dépenses
et divers) et dans le respect des travailleurs, de l’entrepreneuriat et des épargnants.”
Le gouvernement De Croo est donc bien dans la ligne qu’il s’était fixée. Cela risque pourtant de provoquer des remous en interne, même si le MR a d’autres chats à fouetter avec sa présidence qui tangue, et cela pourrait entâcher définitivement l’image d’une Vivaldi dont l’ambition initiale a été revue à la baisse.
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