Paradise Papers: “Les discours durs se sont transformés en faibles réformes”

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Le dernier scandale fiscal global, révélé par le consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) dimanche, pointe à nouveau les failles d’une approche politique européenne, relèvent plusieurs ONG en réaction aux “Paradise Papers”.

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Transparency International observe que la législation proposée par la Commission européenne pour rendre publique les informations sur les sociétés offshore n’a toujours pas reçu l’approbation des Etats membres, en dépit des premières révélations des Panama Papers l’an passé. “Des gouvernements européens, comme l’Allemagne, se sont opposés à la marée de la transparence financière”, déplore le directeur du bureau européen de l’ONG, Carl Dolan.

Il rappelle qu’après le premier scandale fiscal des Panama Papers, la Commission européenne s’est activée “mais les capitales nationales doivent toujours signer deux propositions européennes qui pourraient aider à mettre en lumière ce type de blanchiment d’argent, d’évasion fiscale et d’évitement fiscale”.

“Les Paradise Papers exposent les faibles tentatives politiques pour arrêter la tricherie fiscale”, estime quant à elle la branche européenne de l’association Oxfam. “Les discours durs des politiques se sont transformés en de faibles réformes sous la pression des grandes entreprises et super-riches”, commente Susana Ruiz, chargée des politiques fiscales pour l’ONG.

Selon celle-ci, les leaders politiques doivent oeuvrer ensemble pour établir une liste noire globale des paradis fiscaux et mettre fin au secret bancaire.

Global Witness déplore aussi le flou qui demeure au sujet de règles européennes plus strictes. L’organisation plaide pour que les Etats membres lors des prochaines négociations s’accordent “pour que les vrais propriétaires de tous les fonds et sociétés soient rendus publics en Europe”. “Ils n’ont rien fait d’autre l’année passée que bloquer les ajustements qui permettraient de résoudre le problème. En ne faisant rien, ils sont aussi complices d’un système corrompu”, critique la présidente Rachel Owens.

Dans la nouvelle enquête de l’ICIJ, les journalistes du Soir, De Tijd et Knack, ont détecté plus de 500 noms pertinents en ce qui concerne la Belgique. Ils dévoileront leurs découvertes durant la semaine.

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