Où faut-il travailler pour toucher un gros salaire?

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A l’heure où les gros salaires sont pointés du doigt, où le salaire du futur successeur de Didier Bellens est “durement” raboté, quels sont les pays où il fait bon gagner?

Selon l’étude annuelle de l’Executive Remuneration Research Centre* de la Vlerick Business School, le Royaume-Uni reste le paradis si pas fiscal du moins salarial pour les CEO. Et si (sans surprise) la Belgique ferme la marche, elle n’est pas pour autant à la traîne…

Le Royaume-Uni est toujours selon la Vlerick Business School “the place to be” si on veut un salaire haut en chiffres (rémunération fixe, bonus et actions). A titre d’exemple, les grandes entreprises (celles dont le total bilantaire est de plus de 5 milliards d’euros) offrent en moyenne une rétribution de 4.710.000 euros à leur CEO, contre 1.980.000 euros chez nous.

En deuxième position se trouve l’Allemagne avec 3.100.000 euros, suivie des Pays-Bas avec 2.470.000 euros et de la France 2.290.000 euros.

A noter que la rémunération liée aux actions perd du terrain même si elle reste néanmoins populaire en Allemagne et aux Pays-Bas. Le professeur Xavier Baeten souligne également qu’il existe une relation très importante entre la taille de l’entreprise et la rémunération du CEO: “Alors que la taille explique 68 % de la différence de rémunération des CEO entre les entreprises, le pays en justifie 29 % et les résultats à peine 2,6 %. Au cours des cinq dernières années, le grand ‘perdant’ est la rémunération liée aux actions, et ce, quel que soit le pays, à l’exception de l’Allemagne.”

Salaires belges sous la loupe Selon le professeur Baeten : “Il semblerait que les plus petites entreprises cotées en bourse produisent un effort de rattrapage. Il faut avouer que les différences de salaires entre les entreprises présentes dans le Bel-Small et dans le Bel-Mid étaient relativement importantes.”

Ainsi les salaires du Bel-Small ont augmenté de 31% contrairement à ceux du Bel-20 qui ont diminué de 11% et ceux du Bel-Mid qui ont perdu 12%.

On remarque aussi que depuis 2007, la part de rémunération fixe est passée de 37% à 56% en 2012.

De même que l’octroi d’actions qui a fortement chuté ; si en 2007, 85% des entreprises du Bel-20 offraient ce type de rémunération, elles ne sont plus que 53% en 2012. Quant au Bel-Mid, le pourcentage de ces sociétés est passé de 40% à 12%, et pour le Bel-Small, de 22% à 12% en 5 ans. La crise ayant répandu son parfum de méfiance…

L’enquête souligne également que notre pays fait figure de phénomène en raison de la grande popularité des options d’achat d’actions, alors que la tendance européenne s’oriente vers les actions.

Selon Xavier Baeten, la cause de ce succès est à chercher dans notre fiscalité. Pour lui il est urgent de revoir notre fiscalité en matière de rémunération liée aux actions.
La raison invoquée est que les options d’achat d’actions sont actuellement stimulées, “alors que l’étude a révélé qu’elles impliquaient précisément la prise de risques trop importants” conclut-il.

* L’échantillon pour cette étude se compose de 650 entreprises cotées en bourse en Belgique, en France, aux Pays-Bas, en Allemagne et au Royaume-Uni. Une attention particulière a été accordée aux différences entre 2007 et 2012, dans le but d’examiner l’impact de la crise.

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