Obus, chars et véhicules blindés : la Défense wallonne en ordre de marche

Ludivine Dedonder (PS) - European Commission / POOL /Anadolu via Getty Images
Baptiste Lambert

Si la Wallonie vient d’interdire le transit d’armes vers Israël, les entreprises wallonnes évoluent dans un contexte de réarmement de l’Europe. Les contrats juteux s’accumulent pour la FN Herstal, John Cockerill, Thalès et Mecar.

Mecar, filiale de KNDS, comme annoncé, va construire une nouvelle ligne de production d’obus d’artillerie de 155 mm, soit le calibre standard de l’OTAN pour l’artillerie lourde et les canons Caesar. À terme, cette ligne qui sera opérationnelle dès 2025 produira plus de 30.000 unités par an. Une partie sera réservée à la Défense belge, a indiqué hier la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder (PS). À ce stade, l’entreprise située à Petit-Rœulx-les-Nivelles consentira un investissement de 10 millions d’euros. Une partie de la production prendra aussi la direction de l’Ukraine. Pour rappel, l’Europe s’est engagée à fournir 1 million d’obus pour Kiev. Mecar emploie 300 personnes sur son site et cherche une centaine de nouveaux profils.

Cette annonce suit celle du méga contrat en attente de signature entre la Défense belge et le consortium formé par la FN Herstal, John Cockerill et Thales. Il est question d’un contrat de plusieurs milliards d’euros sur 30 ans pour la maintenance des nouveaux véhicules blindés Griffon et Jaguar de l’armée belge. Rappelons, qu’un peu plus tôt cette année, la FN Herstal a signé un contrat de 1,7 milliard d’euros avec la Défense sur une période de 20 ans pour des armes légères et des munitions. Bref, les gros contrats s’accumulent et l’emploi wallon s’en réjouit.

Chars du futur

Si on y ajoute la participation de la FN et de John Cockerill au projet européen du char du futur Marte, le potentiel économique a encore une large marge de progression. Sans oublier celui des avions de chasse du futur, le projet Scaf, qui doit aboutir, comme pour les F-16, au prochain contrat du siècle, pour des constructeurs comme la Sonaca et Orizon. Les tensions politiques entre la ministre Dedonder, et le grand patron de Dassault, Eric Trappier, qui reprochait à la Belgique d’acheter uniquement américain, sont en train de s’apaiser. Il ne faut cette fois par rater le coche, comme pour le F-35, où la Belgique est rentré bien tard dans le processus, au contraire de ses voisins hollandais. Seule la maintenance des appareils commandés par la Belgique sera assurée par des entreprises belges.

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