New Deal pour l’emploi en Flandre
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En Flandre, les demandeurs d’emploi seront davantage aidés. Et suivis, avec sanctions à la clé s’ils se montrent trop indolents dans leur quête d’emploi.
Avec 5,1 % d’offres d’emploi non satisfaites, pratiquement le double de la moyenne européenne (2,7%), la Flandre bat tous les records d’Europe. Et pour ne rien arranger, le vieillissement de sa population entraînera jusqu’en 2032 au moins, la disparition annuelle de quelque 80.000 travailleurs. D’où l’élaboration par Zuhal Demir, ministre de l’Emploi d’un plan en cinq points visant à mobiliser tous les talents disponibles avec pour points forts d’une part, le maintien en place de ceux qui travaillent et d’autre part l’augmentation du nombre d’actifs.
En Flandre, une personne sur cinq (21%) ne travaille pas. Après déduction des étudiants et des pensionnés, ce pourcentage tombe à 12% avec pour résultat que dans notre pays, la durée moyenne de carrière (34,7 années) est une des plus courtes d’Europe. En ce domaine, nos voisins néerlandais sont d’incontestables champions avec, en moyenne, 43,7 années de vie active !
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Statistiquement, sur un échantillon de 100 personnes (étudiants et chômeurs exclus), la population inactive de Flandre se compose de quatre hommes ou femmes au foyer, deux chômeurs et six personnes déclarées inaptes au travail. Ces dernières, en augmentation constante, sont aujourd’hui 250.000. Et parmi elles, on recense un quart de personnes en burn-out ou en dépression. Il y a là une “réserve” dont le gouvernement flamand espère tirer un maximum de personnes via des actions de sensibilisation. Par exemple, à l’instar de la poetsmobile, récemment lancée pour familiariser le public avec le secteur du nettoyage, d’autres véhicules sillonneront prochainement la Flandre pour promouvoir le secteur des soins, de l’enseignement ou de la petite enfance.
En 2024, on comptait 209.000 chômeurs en Flandre, dont une moitié de demandeurs d’emploi depuis au moins un an.
Activation de chômeurs
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L’autre levier que le gouvernement flamand entend actionner afin d’atteindre – voire dépasser – aussi rapidement que possible un taux d’occupation de 80% parmi les 20 à 64 ans est l’activation de chômeurs. Ils étaient 209.000 en 2024, dont une moitié de demandeurs d’emploi depuis au moins un an. Tous seront désormais mieux encadrés, accompagnés et soutenus, y compris sur le terrain par le personnel du Service flamand de l’emploi et de la formation (VDAB). Dans un souci d’efficacité, le nombre de formations proposées – actuellement près de 1.000 – sera réduit et pour encadrer cette transition, un “management team du changement” sera mis en place au sein du VDAB.
En contrepartie des efforts publics ainsi consentis, les demandeurs d’emploi devront se montrer plus volontaires dans leurs démarches. Faute de quoi la sanction tombera plus rapidement qu’auparavant. Tout engagement non tenu déclenchera un avertissement dès la deuxième défaillance. Les dossiers susceptibles d’entraîner une suspension temporaire ou définitive des allocations seront transmis au Service de Contrôle dans les deux mois au lieu de neuf actuellement. Les employeurs aussi sont concernés. Il leur sera désormais demandé un feedback. Certains demandeurs d’emploi, commente la ministre, “ne se rendent en entreprise que pour y quérir une signature afin de ne plus être administrativement relancés”.
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