Mission économique au Japon: bières, jeux de cartes et enzymes séduisent les investisseurs japonais

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Seize contrats entre entreprises belges et japonaises ont été signés lundi à l’occasion de la mission économique princière au pays du soleil levant, a constaté sur place l’agence Belga. Des contrats variés, portant aussi bien sur la bière belge, breuvage dont les Japonais sont particulièrement amateurs, que les cartes à jouer et un produit nettoyant à base d’enzymes.

Après une longue journée placée sous le signe du protocole, la “Signing Ceremony” (“cérémonie de signatures”) organisée au 41e étage de l’un des plus grands hôtels de Tokyo a débuté par une situation plutôt cocasse. Alors que le premier contrat était sur le point d’être signé, les deux signataires se sont rendu compte qu’ils ne disposaient pas de stylo… À la surprise générale, c’est la princesse Astrid qui s’est levée pour prêter son stylo princier, sous les applaudissements et les rires du public.

C’est donc dans la bonne humeur que 16 contrats ont été signés, certains réaffirmant l’engagement des entreprises à collaborer, d’autres ouvrant la voie au très convoité marché nippon. De précieux sésames qui sont généralement le fruit de longues années de tractations et de rencontres, les Japonais ayant la réputation d’être exigeants en affaires.

La bière belge, produit unanimement apprécié au Japon, a suscité l’engouement. Au total, pas moins de six contrats en lien avec notre breuvage national ont été signés. La Brasserie Roman, plus vieille brasserie belge (en activité depuis 1545) située à Audenarde, a notamment conclu un accord de coopération avec Eurasia Trading lui ouvrant les portes du marché nippon. Dès le début de l’année prochaine, il sera donc possible de déguster une Gentse Strop, une Adrians Brouwer ou une Romy Pils à l’autre bout du monde.

Une autre bière était l’objet de toutes les attentions: la “bière des amis“. Brassée depuis 2019 à la Brasserie des légendes (Ath) et distribuée par Néobulles (Vintense, Cidre Stassen,…), une société de Philippe Stassen; elle était au coeur de trois contrats. Sa version 0.0% a connu un véritable coup d’accélérateur dans l’archipel en pleine crise Covid, alors que de nombreuses préfectures placées sous état d’urgence avait interdit la vente d’alcool dans l’horeca. Cette déclinaison sans alcool sera désormais distribuée dans des “sober bars” (“bars sobres”) implantés le long des autoroutes japonaises. “C’est un bon exemple de ce qu’on pourrait faire en Belgique”, confie Anne Stassen, managing director. “Il y a déjà sept stations-services qui sont sans alcool chez nous, mais on peut encore aller plus loin. C’est sans doute une question de culture et de mentalité.” La “bière des amis”, dont le nom et le packaging ont conservé leur “french touch” pour le marché japonais, sera également la seule servie à la table de “Nouaison”, un nouveau restaurant gastronomique tokyoïte ouvert par Iwata Kenichi, personnalité du monde de la gastronomie nipponne.

Dans un tout autre domaine, Cartamundi, l’un des leaders mondiaux de la production de jeux de cartes, basé à Turnhout (province d’Anvers), a officialisé la construction d’une troisième usine sur la terre du Mont Fuji, en partenariat avec un groupe japonais.

Il fut également question d’enzymes, par l’intermédiaire de Realco, société basée à Louvain-la-Neuve et dont le détergent à base d’enzymes a séduit une société de marketing locale.

En outre, pas moins de 16 accords entre les établissements d’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles et les institutions japonaises ont été signés. L’UCLouvain, l’ULB, l’Université de Liège et l’UNamur, notamment, ont signé des mémorandums d’entente favorisant les échanges d’étudiants et de professeurs et la coopération entre institutions.

Zetes et Panasonic célèbrent leur association fructueuse

Une haie d’honneur formée par les employés du Panasonic Center à Tokyo a accueilli lundi matin la princesse Astrid, accompagnée de plusieurs ministres, pour une visite célébrant l’association fructueuse entre le géant nippon de la technologie et l’entreprise bruxelloise Zetes. Ce fleuron belge, fondé en 1984 et actif dans les méthodes d’identification digitale, a rejoint Panasonic Corporation en 2017 en tant que filiale indépendante et poursuit son développement à travers le monde.

Comme l’ont rappelé plusieurs intervenants, la technologie développée par Zetes est déjà appliquée dans des domaines très concrets, notamment au Japon. Toyota Mobility Parts, filiale du groupe automobile spécialisée dans la vente de pièces détachées, a récemment décidé de faire appel à Zetes et Panasonic afin d’améliorer l’efficacité de ses livraisons. Une solution sur mesure permet désormais à la société d’avoir une vision, en temps réel, de la livraison des pièces. Le système, d’abord utilisé dans une seule implantation, est en plein développement à l’échelon national.

Par ailleurs, Zetes peut également se targuer d’être en charge de la production des cartes d’identité belges (eID) et des passeports nouvelle génération introduits en 2021. “Le passeport belge est désormais celui disposant des meilleures garanties de sécurité au monde“, a souligné Ronny Depoortere, président de la division People ID chez Zetes. “Le contexte européen est favorable à notre technologie grâce à la volonté de la Commission européenne de lancer un système d’identité numérique dans tous les États membres.” Au Japon aussi, Zetes veut croire en sa bonne étoile. Le pays du soleil levant envisage, selon Ronny Depoortere, de renouveler son passeport, ce qui laisse entrevoir une belle opportunité pour l’entreprise belge.

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