L’UE approuve 2,9 milliards d’aide pour un nouveau projet européen de batteries

La Commission européenne a approuvé mardi une aide publique de 2,9 milliards d’euros octroyée par 12 États membres, dont l’Allemagne, la France et l’Italie, pour un vaste projet de recherche européen sur des batteries de nouvelle génération.

L’Europe, qui cherche à concurrencer l’Asie sur ce marché d’avenir crucial pour le secteur automobile, avait déjà approuvé une aide de 3,2 milliards fin 2019 pour un autre projet impliquant sept États membres. Ce premier partenariat impliquait 17 entreprises, dont BMW, mais aussi les chimistes allemand BASF et belge Solvay.

Dans le nouveau projet approuvé mardi, “l’Allemagne a pris une position de leader pour coordonner encore plus d’acteurs industriels et d’Etats membres”, a déclaré la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, lors d’une conférence de presse.

Le nouveau projet, baptisé “Innovation européenne dans les batteries” regroupe 42 entreprises jusqu’en 2028, dont les constructeurs BMW, Fiat et Tesla (qui s’est implanté près de Berlin), le chimiste français Arkema, et le spécialiste suédois des piles Northvolt.

Couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur des matières premières au recyclage, il intègre aussi des start-ups et prévoit des coopérations avec de nombreux organismes de recherche et universités.

Les aides publiques devraient débloquer environ 9 milliards d’euros d’investissements privés supplémentaires, a précisé la Commission.

Le ministre allemand de l’Economie, Peter Altmaier, a salué depuis Berlin le feu vert de l’exécutif bruxellois.

“L’approbation de ce deuxième projet européen de fabrication de batteries à grande échelle est un très grand succès, et permettra d’atteindre une masse critique pour un écosystème de production de batteries en Allemagne et en Europe”, a-t-il déclaré.

“C’est une bonne perspective pour que les batteries +made in Germany+ et +made in Europe+ deviennent une marque internationale, reconnue pour la qualité, la performance et le respect de l’environnement”, a-t-il ajouté.

“Dans ces défis majeurs d’innovation pour l’économie européenne, les risques peuvent être trop grands pour un pays ou une entreprise seuls. Cela a du sens de se réunir pour soutenir l’industrie”, a estimé de son côté Margrethe Vestager.

Le marché des batteries est aujourd’hui largement dominé par de grands fabricants chinois, coréens et japonais.

La Chine, en particulier, mène la danse avec la moitié des ventes mondiales de voitures électriques et les deux tiers des capacités mondiales de production de cellules.

L’Europe, à la traîne, ne représente que 3% de la production mondiale de cellules, un motif d’inquiétude pour son industrie automobile bousculée par la concurrence de Tesla et la montée en puissance de constructeurs chinois.

Mais elle a l’ambition de rattraper son retard et vise 25% du marché à la fin de la décennie, pour conserver et créer des emplois d’avenir, mais aussi afin de maîtriser son approvisionnement dans un domaine stratégique.

La batterie représente environ un tiers de la valeur des voitures électriques. Selon le cabinet de conseil en stratégie BCG, le marché mondial des batteries automobiles pourrait atteindre 45 milliards d’euros en 2027.

“En se concentrant sur les batteries de nouvelle génération, ce projet pan-européen va contribuer à révolutionner le marché. Il va aussi accroître notre autonomie stratégique dans un secteur vital pour la transition écologique”, a estimé Maros Sefcovic, vice-président de la Commission en charge des alliances européennes dans ce secteur.

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