Londres devrait échapper à la récession en 2023, mais pas aux difficultés

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Le Royaume-Uni, donné comme seule grande économie en contraction en 2023 par le FMI, pourrait finalement échapper à la récession cette année, mais cela n’empêchera pas des millions de ménages de souffrir de la crise, selon un rapport publié mercredi.

Le Royaume-Uni évitera probablement une +récession technique+” (dont la définition généralement admise est d’au moins deux trimestres successifs de contraction, ndlr), estime dans un rapport le centre de réflexion National Institute of Economic and Social Research (NIESR). Mais “avec une croissance du PIB qui devrait rester proche de zéro en 2023″ et un pouvoir d’achat “en contraction pendant quatre trimestres consécutifs, cela ressemblera certainement à une récession” pour 7 millions de ménages Britanniques, poursuit le rapport. Ceci correspond à un quart des ménages, qui “ne seront pas en mesure de régler intégralement leurs factures énergétiques et alimentaires” à partir de leur seul revenu net en 2023-2024 (contre environ 1 sur 5 en 2022-2023).

Selon le FMI, le Royaume-Uni sera la seule grande économie à subir une récession en 2023, avec une contraction de 0,6% du PIB, soit une performance pire qu’en zone euro ou aux Etats-Unis, mais également qu’en Russie, pourtant visée par de nombreuses sanctions internationales. Le Royaume-Uni affiche une inflation de plus de 10% et un PIB toujours sous son niveau d’avant la pandémie de Covid-19. Les économistes de la Banque d’Angleterre (BoE) tablent quant à eux sur une baisse de 0,5% du PIB en 2023 et estiment qu’une récession de cinq trimestres a débuté en janvier.

La Banque centrale tente de calmer les hausses de prix et a annoncé début février sa dixième hausse de taux d’intérêt, “une nécessité”, selon le NIESR, mais qui “pourrait affecter les perspectives de croissance et de productivité à plus long terme du Royaume-Uni”.

Le centre de réflexion estime que l’inflation sera toujours supérieure à 3% fin 2024 et n’atteindra pas l’objectif de 2% de la Banque d’Angleterre avant le troisième trimestre de 2025. Le NIESR pense aussi que le marché du travail restera solide, mais prévoit une lente augmentation du chômage. Celui-ci est actuellement historiquement bas, à 3,7%, mais cela s’explique en partie par le fait que de nombreux Britanniques sont sortis du marché du travail – et des statistiques – avec la pandémie.

L’Office national des statistiques (ONS) publiera par ailleurs vendredi les chiffres officiels du PIB de décembre, qui diront si le Royaume-Uni a ou non connu une récession fin 2022.

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