L’inflation nulle en 2015, une mauvaise nouvelle pour Charles Michel

Charles Michel. © Reuters

Le bureau du plan prévoit une inflation nulle en 2015. Conséquence: l’indice-pivot, qui déclenche l’indexation automatique des salaires et allocations, ne sera pas franchi cette année. Tout ça pour ça?

Le Bureau du plan a publié ce mardi ses prévisions d’inflation pour 2015. Les prix ne repartiraient à la hausse que très progressivement au cours de l’année, laissant une moyenne d’inflation de 0%. L’indice-santé (panier expurgé de certains produits plus volatils, notamment l’énergie) progresserait de 0,5% sur l’année. Insuffisant pour atteindre l’indice-pivot, qui déclenche le mécanisme d’indexation automatique des salaires et des allocations. Gouvernement Michel ou pas, il n’y aurait donc pas d’indexation en 2015.

Selon l’analyse menée par la Banque nationale, le saut d’index ne devait produire d’effets positifs sur l’économie qu’après deux ans. On arrivait alors à la création de 33.000 emplois grâce au saut d’index (59.000 pour l’ensemble des mesures gouvernementales) en 2019 avec un saut d’index effectif dès janvier 2015. La mécanique vertueuse est donc reportée d’au moins un an… alors que les effets négatifs sur la consommation sont déjà bien présents, les ménages ayant anticipé la perte de revenus.

Politiquement, l’affaire s’annonce plus simple. Le gouvernement n’a pas encore déposé de projet de loi concrétisant ce saut d’index. Il a maintenant une année pour le faire tranquillement. Sauf que, l’accord gouvernemental stipule clairement “un saut d’index en 2015”. L’un des partis -les regards se tournent vers le CD&V, pressé par son aile gauche- tentera-t-il de s’accrocher à la lettre de l’accord et de bloquer tout report sur 2016 ? C’est possible, car on a vu que la mesure générait de vifs dégâts dans l’opinion, sans susciter pour autant l’enthousiasme dans le monde patronal. A tout le moins, cela pourrait s’avérer un levier utile à actionner pour obtenir, par exemple, des concessions sur le tax shift lors du contrôle budgétaire…

Bref, tant économiquement que politiquement, c’est peut-être encore un peu plus compliqué pour Charles Michel.

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