L’incertitude politique en Espagne paralyse les investissements

Affiches de campagne, à quelques jours des élections en Espagne © Reuters

L’incertitude qui règne en Espagne sur la formation d’un gouvernement commence à paralyser les investissements, a averti lundi le patron de BBVA, deuxième banque espagnole par la capitalisation.

« L’incertitude politique crée une préoccupation et engendre des effets négatifs, pas à court terme, mais il est évident qu’il commence à y avoir une paralysie progressive des prises de décision en matière d’investissements », affirme Francisco Gonzalez dans une interview au journal conservateur El Mundo.

« L’incertitude déplait à ceux qui investissent et créent des postes de travail. Nous serons dans l’impasse pour les investissements jusqu’à ce que nous sachions quel gouvernement nous aurons », insiste le banquier. Le président de BBVA appelle de ses voeux une entente entre les « trois partis qui croient en la démocratie réelle, à l’économie de marché et à l’unité de l’Espagne », dans une allusion évidente aux partis conservateur (Parti Populaire), socialiste (PSOE) et aux libéraux de Ciudadanos.

« Toute autre combinaison politique fondée sur des utopies ou des promesses irréalistes créera une grande frustration chez les Espagnols », ajoute M. Gonzalez, sans nommer le parti anti-austérité Podemos. Podemos, qui veut adopter d’urgence des mesures sociales, propose de partager le pouvoir avec le PSOE et les écolo-communistes du parti Izquierda Unida. Le patron de BBVA critique par ailleurs le projet du Parti socialiste de revenir sur la réforme du droit du travail adoptée par le gouvernement conservateur sortant, qui facilite notamment le licenciement. « Ce serait une grave erreur », dit il, en dénonçant « les utopies qui prétendent protéger je ne sais qui sans créer de richesse ».

Partner Content