L’Europe veut encore renforcer son Fonds de secours

© Image Globe / OLIVIER HOSLET

Les Européens réfléchissent à doter leur Fonds de secours (FESF) d’instruments supplémentaires, au-delà de ceux décidés en juillet, pour lui donner “plus de force” face à la crise de la dette, a déclaré le commissaire européen Olli Rehn dans un entretien paru lundi.

“Nous réfléchissons à la possibilité de doter le FESF d’un effet de levier plus important pour lui conférer plus de force”, a dit le commissaire aux Affaires économiques dans un entretien au quotidien ‘Die Welt’.

Le FESF, créé au printemps 2010 pour venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté, a déjà vu son enveloppe gonflée. Et, en juillet dernier, ses attributions ont été élargies à la possibilité de racheter de la dette publique d’Etats en difficulté sur le marché dit “secondaire”, où elle s’échange entre investisseurs.

Les décisions prises le 21 juillet à cet égard par les dirigeants européens sont en train d’être approuvées par les pays de la zone euro.

Mais la crise de la dette qui secoue la zone euro s’est encore aggravée depuis juillet. Elle n’est plus limitée aux pays dits “périphériques” de l’Union monétaire comme la Grèce le Portugal ou l’Irlande.

L’Italie se retrouve dans l’oeil du cyclone, l’Espagne est en situation délicate et même la France n’est pas épargnée avec des turbulences dans son secteur bancaire.

Cette situation rend nécessaire un FESF aux reins encore plus solides, aux yeux de nombreux responsables européens.

Parmi les idées évoquées, par exemple, des garanties fournies par le Fonds de secours européen à la Banque centrale européenne (BCE) afin qu’elle puisse soutenir davantage l’Italie et l’Espagne en rachetant des montants plus importants de leurs obligations sur le marché. Ce qui permettrait de constituer une digue autour de ces deux pays.

Ou encore des prêts garantis par le FESF, via la BCE, aux investisseurs qui achèteraient de la dette des pays en difficulté.

Dans son interview à ‘Die Welt’, M. Rehn n’est pas entré dans les détails.

Il s’est inquiété de la solidité financière des banques de la zone euro. “La crise actuelle est une combinaison sérieuse de crise de la dette publique et de faiblesses dans le secteur financier”, a-t-il dit, “nous ne pouvons pas solutionner l’une sans les autres”.

Il est nécessaire “d’intensifier la recapitalisation des banques et d’établir bientôt une ligne commune pour cela au sein de l’UE”, a-t-il ajouté. “Nous devons accompagner les travaux de réparation au secteur financier d’une recapitalisation des banques”, a encore dit M. Rehn, confirmant le changement de cap amorcé depuis quelques jours par l’exécutif européen.

Trends.be avec Belga

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