“Les plans du gouvernement pour le 2e pilier sont un premier pas vers la pension complète”

Les projets du gouvernement De Wever de rendre la pension complémentaire universelle pour tous les travailleurs est un premier pas vers une vieillesse sans soucis financiers. Mais il faut cependant aller encore beaucoup plus loin en ce qui concerne ce que l’on appelle le “second pilier”, estime PensioPlus, le porte-parole des fonds de pension belges.
La pension légale en Belgique (le premier pilier, NDLR) “n’est pas très généreuse” actuellement, selon Marc Van den Bosch, porte-parole de PensioPlus. En moyenne, elle s’élève à 45% du dernier salaire, alors que la moyenne des pays de l’OCDE est de 54%. En outre, les Belges comptent beaucoup sur cette pension légale puisque, sur 100 euros qu’ils touchent, 83 proviennent directement de l’Etat. Au sein des pays de l’OCDE, ce montant n’est en moyenne que de 57 euros et les pensionnés comptent alors davantage sur ce que leur employeur ou eux-mêmes mettent de côté. Le fait que l’accord de coalition prévoie que chaque salarié bénéficie d’une pension complémentaire avec une contribution de l’employeur d’au moins 3% d’ici 2035 est donc une bonne chose, analyse PensioPlus.
Une pension complémentaire absolument nécessaire
L’accord de gouvernement envisage également la possibilité d’établir, à long terme, un deuxième pilier pour les fonctionnaires statutaires. “C’est un grand changement”, reconnait M. Van den Bosch. Cette pension complémentaire est, en outre, absolument nécessaire, d’après les calculs de PensioPlus. Alors que la pension nette moyenne des salariés et des indépendants est aujourd’hui d’environ 1.200 à 1.500 euros, les plus de 65 ans ont, pour le moment, besoin de 2.400 euros par mois pour joindre les deux bouts. Ils doivent donc financer eux-mêmes 1.000 euros en moyenne. “Cela signifie que les personnes âgées de plus de 65 ans ont besoin d’un capital de 300.000 à 400.000 euros”, souligne M. Van den Bosch. “Aujourd’hui, seuls 10% des Belges disposent d’un tel capital.” La pension complémentaire peut donc contribuer à combler ce trou. “C’est une question de bon sens que de miser sur elle”, résume-t-on chez PensioPlus.
D’après l’organisation, une pension complémentaire basée sur une cotisation patronale de 3% pour tous d’ici à 2035 permettrait d’atteindre une pension avec un montant moyen de 54% du dernier salaire. Cela représenterait environ 150 euros de plus par mois. “Il s’agit en fait d’un minimum. Ces trois pour cent ne doivent pas être une fin”, insiste M. Van den Bosch. Pour les employeurs, cela représenterait un coût annuel supplémentaire d’1,5 milliard d’euros par an, bien que déductible fiscalement. La moitié de ce montant concernerait les salariés qui n’ont pas de pension complémentaire aujourd’hui, le reste étant destiné à ceux qui travaillent dans des entreprises ou des secteurs où moins de 3% sont versés par l’employeur.
4,5 millions de personnes en Belgique se sont constituées une pension complémentaire
L’an dernier, les fonds de pension belges ont eu un rendement moyen de 8,5%. À long terme – sur 40 ans -, le rendement est de 6,2%. Corrigé de l’inflation, il s’élève à 3,9%. Pour arriver à ces rendements, les fonds de pension investissent les cotisations de pension complémentaire principalement dans des actions et des obligations. “Cent euros investis par l’intermédiaire d’un fonds de pension il y a 40 ans – au début de la carrière – sont devenus 453 euros nets aujourd’hui”, a illustré jeudi Ann Verlinden, directrice générale. Aujourd’hui, 4,5 millions de personnes en Belgique se sont constituées une pension complémentaire par l’intermédiaire de leur employeur, ce que l’on appelle le deuxième pilier. Environ la moitié d’entre eux se constituent ce deuxième pilier par le biais de fonds de pension, tandis que l’autre moitié le fait par le biais d’une assurance groupe.