Les mesures d’économie n’épargnent pas l’enseignement

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L’impact du saut d’index et de la réforme des pensions s’ajoutent aux économies de 40 millions déjà prévues par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Ils l’avaient tous promis : l’enseignement, c’est la priorité de la législature et il doit être épargné par les politiques d’assainissement budgétaire. Il y aura pourtant bel et bien des tours de vis. “Mais ils seront un peu moins pires, comme on dit, que ce que nous craignions cet été”, convient Eugène Ernst (CSC-Enseignement).

Le budget 2015 prévoit 36,9 millions d’économies et le chiffre va grimper les années suivantes pour atteindre 51 millions en fin de législature. Une partie des mesures sont toutefois récurrentes et il ne serait donc pas tout à fait correct de les additionner, comme on peut par exemple le faire avec les coups de canif dans les investissements de la SNCB. Exemple : l’engagement de conseillers en prévention est reporté à 2020, ce qui permet d’épargner 6,9 millions par an. Il s’agit clairement de la même économie chaque année.

Budgétairement, l’impact se focalise sur les fins de carrière. D’une part, le report de l’âge de départ à la prépension de 55 à 58 ans, décidé lors de la précédente législature, ferait économiser plus que prévu : moins de compléments à payer en plus de l’allocation de chômage (gain de 19,6 millions en 2019 sur une enveloppe totale de 150 millions). D’autre part, comme les enseignants doivent légalement rester plus longtemps en poste, il ne faut plus leur verser un bonus pour éviter qu’ils n’optent pour la prépension à 58 ans (gain de 18 millions en 2019).

La ministre de l’Enseignement, Joëlle Milquet (cdH), annonce également une “meilleure gestion des options pour limiter la concurrence”. A priori, une bonne idée… mais évidemment les options les moins populaires ne sont pas forcément les moins utiles. “Nous craignons que les options qualifiantes, les cours de pratique professionnelle, ne soient les premiers visés par la disposition”, commente Eugène Ernst. Tout le monde clame pourtant la nécessité de revaloriser l’enseignement technique et professionnel… L’économie récurrente serait ici de 10,2 millions.

La trajectoire prévoit enfin de récupérer jusqu’à 12,9 millions grâce à la diminution du taux de redoublement. Joëlle Milquet se base ici à la fois sur le fléchissement des redoublements constatés ces dernières années et sur l’engagement de 350 enseignants et conseillers pédagogiques pour renforcer la remédiation. Il ne s’agit pas de moyens nouveaux mais du recyclage d’une partie des subventions de fonctionnement octroyées aux écoles qui accueillent un public moins favorisé.

Globalement, le budget de l’enseignement s’élève à 5,4 milliards d’euros en 2015, soit une très légère augmentation de 34 millions par rapport à cette année.

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