Les charges contre Manchester City, une menace pour le foot-business

Kevin De Bruyne. © AFP
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La Premier League a recensé plus de cent infractions du club de Kevin De Bruyne contre la régulation financière. Cela pourrait-il marquer le début de la fin pour ce championnat devenu hors de contrôle?

Le Premier League anglaise est devenu un championnat de football hors-norme, qui dépasse tous ses rivaux par les moyens investis dans l’achat de nouveaux joueurs. Avec plus de 800 millions d’euros dépensés, les mercatos de cette année n’ont-ils pas démontré que s’il y avait une Super League en voie de construction, c’est là qu’il fallait la chercher? De nombreux groupes étrangers – des Etats-Unis aux Emirats arabes en passant par les Saoudiens et les Asiatiques – l’ont compris en investissant massivement outre-Manche.

Cette construction financière pourrait-elle s’effondrer comme un chateau de cartes? La Premier League vient de jeter un fameux pavé dans la mare en chargeant l’une des plus grosses écuries du championnat, Manchester City, de cent infractions aux règles de la régulation financière édictées par l’UEFA. Le club de Kevin De Bruyne pourrait être sanctionné d’une perte de points, voire d’une relégation, sans avoir droit à un recours en justice. C’est ce qui vient d’arriver avec la Juventus de Turin en Italie, pour des infractions a priori moins importantes.

L’enquête couvre la période de 2008 à 2019, soit celle où le second club de la ville industrielle venait d’être racheté par le Cheik Mansour bin Zayed bin Sultan Al Nahyan d’Abu Dhabi.

De quelles infractions parle-t-on? Avant toute chose, le club n’aurait pas fourni les informations nécessaires donnant une vue précise de sa situation financière et de ne ps avoir clarifié suffisamment les rémunérations des joueurs et managers. En d’autes termes, les comptes auraient été maquillés pour rester dans les clous du Fair-Play financier, cette régulation décidée par l’UEFA pour tenter de mettre fin à l’argent fou dans le monde du football.

Un exemple révélé par la presse? L’entraîneur roberto Mancini, actif entre 2009 et 2013, aurait disposé d’un contrat secret augmentant considérablement ses rémunérations via un contrat d’emploi fictif de consultant pour le club d’Al Jazira. Sans oublier des avantages de toutes natures.

La Premier League menacée

“Les conséquences de l’affaire sur le projet de Man City et du City Football Group tout entier sont potentiellement catastrophiques, sur tous les plans, sportif compris, analyse Philippe Auclair, journaliste d’investigation spécialiste du Royaume-Uni, sur Eurosports.

Plus fondamentalement, c’est le modèle même de la Premier League qui est en danger: “Ce ne sont pas que les activités de Manchester City qui vont être passées à la loupe, souligne-t-il. Ce sont aussi les priorités de la Premier League, qui vient de se donner le droit de frapper l’un des siens, à certains égards le plus puissant. Qu’elle l’épargne – si tant est que sa culpabilité soit démontrée -, et l’on y verra une preuve de faiblesse, voire de corruption. Qu’elle le punisse comme beaucoup de ses rivaux le souhaitent, et elle pourrait s’amputer de l’un de ses plus beaux atouts. Quoi qu’il arrive, la PL a armé le chien du fusil avec lequel elle va se tirer une balle dans le pied. A elle de décider quel type de blessure cicatrisera le plus vite.”

Ajoutons que dans cette guerre concurrentielle que se livrent les clubs, les supporters sont déjà nombreux à pointer du doigt les prochaines cibles, dont Chelsea ou Manchester United pour ne citer qu’eux. Un changement d’ère?

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