Les centres d’insertion socioprofessionnelle veulent relancer la formation en Wallonie

La tendance à la baisse des candidats à la formation et du recrutement de stagiaires en Wallonie s’est considérablement accélérée depuis la crise du Covid, s’inquiète le secteur.
A la lumière d’une étude dont les résultats ont été dévoilés jeudi, l’Interfédération des centres d’insertion socioprofessionnelle (CISP) lance une campagne visant à mieux faire connaître son offre pour « raccrocher » son potentiel public.
De 2019 à 2021, le réseau CISP a enregistré une baisse de 25% du nombre de candidats, alors qu’elle n’était que de 2% entre les deux années précédentes, alerte Dimitri Léonard, chargé d’études de l’Interfédération.
Le Covid a joué un rôle important, mais ce n’est pas la seule raison. « Il est temps d’avoir un rendez-vous de vérité avec la manière dont nous organisons nos formations. Il y a également des facteurs structurels, mais surtout un rapport au travail, à son sens, qui a changé », explique M. Léonard.
Le constat est partagé par l’ensemble des opérateurs de formation, assure-t-il. Autre observation qui fait consensus dans le secteur: les politiques focalisées sur les pénuries de main d’oeuvre ne fonctionnent pas. « Notre philosophie est de partir des aspirations de la personne. Les métiers en pénurie ne le sont pas pour rien: conditions de travail défavorables, contrats précaires¿ », relève le chercheur.
Pour redresser la barre, l’étude avance plusieurs pistes: aller chercher le public partout où il se trouve, mobiliser en développant des services complémentaires, en repensant l’offre, et créer du lien en accompagnant, échangeant et communiquant.
A ce titre, le CISP a lancé une campagne de recrutement invitant les candidats à se former « à leur sauce ». Pour faire connaître l’offre qui s’étend aux quatre coins de la Wallonie, un site permet désormais de géolocaliser les 250 lieux de formation de l’Interfédération. Ensuite, « l’ensemble du secteur sera mobilisé », détaille le chargé de communication, Benjamin Vokar. « Chaque CISP reste résolument indépendant, mais ils sont aussi capables de se rassembler pour faire face aux défis actuels. »
Au total, le réseau de l’Interfédération comprend 151 centres, qui offrent des formations dans 434 filières agréées à 11.500 stagiaires.